Pour la célébration de son 5e anniversaire, le stand Esprit Panaf qu'abrite le Salon international du livre d'Alger (Sila) vient de trouver sa véritable vocation, et cela avec l'émergence de deux projets qui ont pour but de promouvoir la littérature africaine et fluidifier la distribution du livre dans les pays du continent. Le responsable du stand Esprit Panaf, Karim Cheikh, que nous avons rencontré samedi dernier, lors de la clôture de la 18e édition du Sila, a annoncé la future création de l'union des éditeurs africains et d'un label pour permettre aux maisons d'éditions africaines d'éditer ensemble. «L'Esprit Panaf est un espace lancé après le Festival panafricain que l'Algérie a abrité en 2009. C'est un espace qui se doit d'avoir un sens. Il doit continuer à évoluer et faire en sorte que les éditeurs ainsi que les auteurs participants aient une idée sur le prolongement de cet espace, mise à part les rencontres qu'on a organisées, dont des clins d'œil à des écrivains très connus par leur engagement et style littéraire comme Aimé Césaire. J'ai voulu que la dernière rencontre soit une rencontre professionnelle pour concrétiser notre volonté de travailler ensemble», ajoutera Karim Cheikh. En effet, c'est lors de cette dernière rencontre que les deux projets ont été évoqués. «Durant cette séance, nous avons convenu à ce qu'il y ait une sorte d'union des éditeurs africains. Il existe des associations, des rassemblements, mais qui restent à un niveau régional. L'idée c'est d'essayer de rassembler le maximum d'éditeurs africains de différentes langues, dont les dialectes africains et tamazighte, et de différentes régions», a affirmé notre interlocuteur. «A défaut d'avoir un réseau de distribution assez important et fluide, on a pensé à coéditer des textes sous un label qui aura pour nom ‘‘Esprit Panaf L'Afrique par le livre''. Une coédition sous ce label est une manière de faire voyager les textes d'un Algérien ou d'un Béninois dans le continent africain. Il faut faire circuler le maximum de textes comme les classiques africains et créer un échange concret», déclare Karim Cheikh. La création de ce label et de l'union des éditeurs africains se feront très prochainement, selon le responsable qui a promis que «d'ici l'année prochaine des textes coédités seront disponibles dans ce stand». Il faut rappeler que cette initiative louable a déjà été engagée par la maison d'édition Apic, qui fête sa 10e année d'existence, et dont Karim Cheikh est aussi le responsable, ce qui confirme cette volonté de promouvoir la littérature africaine et l'envie de casser le phénomène de la fuite des auteurs algériens et africains qui se font éditer à l'étranger, et cela pour la visibilité de leur ouvrages. «L'Algérie peut être un centre littéraire car on a les moyens de le faire. Il faut aussi dépasser la question de la langue, car ce label permettra d'éditer des livres dans les différentes langues parlées en Afrique que ce soit le français, l'arabe, tamasheq, tamazighte ou des dialectes locaux», a affirmé Karim Cheikh. W. S. M.