Plusieurs militants des droits de l'Hommes et des ONG ont appelé les autorités marocaines à libérer toutes les personnes "arbitrairement détenues", dénonçant "la voie de la répression" engagée par Rabat suite au mouvement de contestation "Hirak" dans la région du Rif, et ce à l'occasion de la reprise mardi du procès du leader de ce mouvement, Nasser Zefzafi. Le procès de Nasser Zefzafi, a brièvement repris mardi devant la justice à Casablanca (ouest) avant d'être à nouveau ajourné, rapporte la presse locale, indiquant que la prochaine audience de ce procès a été fixée au 7 novembre prochain. La Cour d'appel de Casablanca est chargée de juger en première instance 54 prévenus: un groupe de 32 militants --dont Nasser Zefzafi--, un autre groupe de 21 prévenus et un journaliste, Hamid El Mahdaoui, directeur du site d'information "Badil". Ce nombre est largement dépassé selon la presse marocaine qui rapporte 400 arrestations au moins. Parmi les détenus, certains observent depuis plus d'un mois une grève de la faim et leur état de santé suscite de vives inquiétudes chez les associations de défense des droits de l'Homme. A l'occasion du premier anniversaire du mouvement Hirak, plusieurs partis politiques et associations marocaines ont appelé à l'organisation d'actions de soutien à travers le pays, en solidarité avec les contestataires du "Hirak", tout en dénonçant "les crimes commis contre des enfants du Rif lors de leurs manifestations contre la souffrance et leur marginalisation". "Une année après le début du mouvement de protestation rien n'a changé au Rif", pense l'ancienne députée du parti de la Justice et du développement, Souad Chikhi. Selon elle, le "Hirak" est un soulèvement populaire contre "la marginalisation économique, politique et historique" de la région, que les autorités marocaines ont refusé de prendre en charge notamment en matière d'emploi, de santé, d'éducation. L'ancienne élue, a exigé devant la presse, avant toute chose "l'ouverture d'une enquête sur la mort de Mohcine Fikri ainsi que d'autres victimes civiles durant les manifestations du 20 février" outre l'annulation de tous les chefs d'inculpation retenus contre les contestataires du Rif.