Un colloque international de trois jours marquant le centenaire de Mouloud Mammeri s'ouvre vendredi matin, en marge du 22e Sila avec la participation de nombreux chercheurs de différents pays. Ecrivain, anthropologue et linguiste, Mouloud Mammeri (1917- 1989), a laissé un legs considérable dédié à la réhabilitation et la promotion de la culture et la langue amazighes, longtemps soustraites à l'histoire et que la jeune génération commence à peine à découvrir. Organisé par le Haut commissariat à l'Amazighité (Hca), ce colloque Intitulé, "L'Amusnaw" (l'érudit), "Le sourcier des convergences civilisationnelles universelles", verra la participation de trente-deux chercheurs et universitaires algériens et étrangers qui se pencheront sur l'oeuvre et le parcours intellectuel de Mouloud Mammeri, évoquant, à travers plusieurs thématiques, l'éclaireur qu'il fut et le militant de la culture ancestrale de son pays. L'année 2017, dédiée à la célébration de ce centenaire, compte plusieurs manifestations destinées à mieux faire connaître aux générations actuelles d'Algériens le parcours de ce penseur et faciliter l'accès à son oeuvre. En sa qualité d'anthropologue, il avait été le premier universitaire à s'intéresser aux contes berbères et à l'Ahellil du Gourara -chant, danse et poésies zénètes (variante de Tamazight)- propre à la région du nord d'Adrar auquel il avait consacré une longue recherche publiée en 1984. Cette étude devait plus tard servir de base au classement de l'Ahallil, porté en 2008 à la liste du patrimoine mondial de l'humanité. Mouloud Mammeri a longtemps enseigné, donnant une importance particulière à la pédagogie et à la transmission dans un souci permanent de "maintenir et développer" l'héritage identitaire de l'Algérie.