Le représentant permanent syrien, auprès des Nations unies Bachar al-Jaafari a accusé de mensonges le chef du Mécanisme d'enquête conjoint de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) et l'ONU Edmond Mulet, sur les armes chimiques, rapporte mercredi la télévision publique syrienne. Selon le diplomate, le récent rapport sur le travail du Mécanisme statuait que Damas n'avait pas informé la mission des résultats de l'enquête syrienne sur l'incident de Khan Cheikhoun, "ce qui ne correspond pas à la réalité". "Le 16 août, j'ai remis au chef du Mécanisme une copie du rapport sur l'incident de Khan Cheikhoun rédigé par le Comité national syrien et je lui ai dit qu'il était le seul responsable de l'Onu à disposer d'un exemplaire de ce rapport", a affirmé M. Jaafari. Dans le même temps, il a dénoncé le parti-pris et la politisation du Mécanisme conjoint. "Pourquoi la mission, qui doit rechercher les faits, et le Mécanisme conjoint ont-ils refusé de se rendre à Khan Cheikhoun? Pourquoi le Mécanisme conjoint n'a-t-il pas recueilli de témoignages sur la base d'Al-Chaayrate, depuis laquelle, comme l'affirme le département d'Etat, l'attaque chimique avait été lancée?", demande le diplomate syrien. Auparavant, les experts du Mécanisme conjoint d'enquête avaient conclu que la République arabe syrienne était "responsable de l'emploi du gaz sarin" dans l'attaque de Khan Cheikhoun survenue le 4 avril dernier. L'opposition syrienne a annoncé, le 4 avril, qu'une attaque aux armes chimiques avait fait 80 morts et 200 blessés à Khan Cheikhoun, dans la province d'Idlib, accusant les troupes gouvernementales syriennes d' être à l'origine de la dispersion chimique. Le commandement syrien a rejeté la responsabilité de l'incident sur les terroristes et leurs alliés. Les autorités syriennes ont rappelé qu'elles n'avaient jamais utilisé d'armes chimiques contre les civils et les terroristes et que l'arsenal chimique syrien avait été retiré du pays sous le contrôle de l'OIAC.