Plus de 150 personnalités ont dénoncé samedi la dérive des autorités marocaines et la répression qui s'abat sur le mouvement politico-social enclenché depuis une année dans le nord du Maroc. "Nous, signataires de cet appel, estimons que le moment est venu d'une mobilisation de tous les démocrates ( ) pour dénoncer la dérive sécuritaire des autorités marocaines et la répression qui n'a cessé de s'abattre sur les protestataires du Rif", ont affirmé les signataires qui déclarent "soutenir la lutte exemplaire du Hirak et donner le plus large écho à ses justes revendications". Les auteurs de cet appel, écrivains, poètes, historiens, juristes, journalistes et religieux, ont exigé "la libération de tous les détenus de ce mouvement citoyen qui a ouvert au peuple marocain une nouvelle voie dans son combat pour la dignité, la justice sociale et la démocratie". Un an s'est écoulé depuis le déclenchement du Hirak du Rif et la mobilisation n'a pas baissé d'un cran. "La répression non plus", ont-il relevé, faisant constater que les quelques avancées en matière de libertés et de droits qui ont été "arrachées de haute lutte au sortir des décennies les plus noires dans l'histoire du Maroc indépendant sont en train d'être remises en cause par un pouvoir qui se targue d'être exemplaire quant au respect des droits humains". "Signalons toutefois une touche d'innovation à l'ère du numérique : l'orchestration, via les médias officiels et un nombre grandissant de supports officieux, journaux traditionnels ou en ligne, d'une propagande cherchant à minimiser et à justifier ladite répression, agitant insidieusement les spectres de la confrontation ethnique et du séparatisme, essayant de salir la réputation de certaines figures de proue du mouvement ou de certains journalistes", ont précisé les signataires de l'appel, dont parmi eux l'écrivain marocain Abdellatif Laâbi, l'écrivain français Gilles Perrault, l'avocat Patrick Baudouin et les historiens Gilles Manceron et René Gallissot.