L'intérêt de promouvoir l'approche holistique dans la prise en charge de la douleur chronique a été mis en relief, dimanche à Oran, à l'issue des travaux des Deuxièmes journées internationales dédiées à l'éthique médicale. "L'approche holistique consiste à prendre en charge le patient dans sa globalité et pas seulement vis-à-vis de l'organe affecté, impactant ainsi positivement sur la relation médecin/malade", a déclaré le Pr Khaled Layadi, président de la rencontre qui a réuni quelque 200 participants algériens et étrangers. "La démarche vaut aussi par sa vision pluridisciplinaire qui reconnaît les influences psychologiques, sociales et culturelles sur la douleur", a expliqué le Pr Layadi, également président de l'Observatoire du handicap, de la réadaptation et de l'éthique en santé (OHRES), basé à Oran. Et de souligner : "L'impact de la douleur dépasse de loin la dimension organique, car elle touche l'être dans toute sa complexité", suggérant aux jeunes praticiens de tenir compte des facteurs psychologiques (anxiété, dépression, contraintes affectives) et environnementaux (contexte familial, professionnel, errance médicale). Soutenant qu'une approche pluridisciplinaire est souvent nécessaire pour venir à bout de la souffrance des patients, le spécialiste a relevé qu'"en posant le diagnostic, le médecin ne doit pas se limiter à retenir ce qui est objectif et mesurable, ni rejeter ce qui ne figure pas dans le registre du savoir acquis". Il a, à cet égard, cité l'exemple de son service de médecine physique et de réadaptation fonctionnelle relevant du CHU d'Oran, qui compte plusieurs compétences dont des psychologues, orthophonistes, ergothérapeutes et psychomotriciens, apportant chacun sa contribution dans la prise en charge des malades. Le responsable a aussi rappelé que l'observatoire qu'il préside (OHRES) est porteur d'une proposition visant la création d'un diplôme universitaire de bioéthique faisant intervenir, en plus des sciences médicales, différentes disciplines telles les sciences humaines et sociales, le droit et la biologie. Une responsable de la Faculté de médecine d'Oran avait, quant à elle, annoncé lors de la première journée de la rencontre que l'approche éthique sera intégrée dans le programme de formation médicale à partir de la prochaine rentrée universitaire 2018/2019. Ces journées scientifiques ont également vu la participation de présidents de comités d'éthique médicale de pays étrangers, dont la France et le Canada, qui ont exprimé leur volonté de contribuer à la formation des jeunes praticiens en Algérie.