"L'Algérie tient à condamner avec force, le trafic d'êtres humains, pratiqués par les réseaux de crime transnational, crime qui prend des formes diverses, du terrorisme, au trafic de drogues, à la traite esclavagiste de personnes", a affirmé M. Ouyahia dans son intervention sur la thématique "Mobilité, migration et jeunesse". A ce titre, il a indiqué que "la Libye est victime de ce crime survenu sur son territoire déchiré et secoué par une crise dont chacun ici se remémore l'origine", faisant observer que "cela nous interpelle tous ensemble pour redoubler d'efforts en vue du règlement de cette crise, dans la préservation de l'unité, la souveraineté et l'intégrité de la Libye". Evoquant l'Algérie, M. Ouyahia a indiqué que "confronté à une situation inédite par son ampleur, mon pays, le plus exposé aux flux migratoires au Maghreb en raison de sa stabilité au plan sécuritaire et de sa dynamique économique, y fait face en mobilisant ses seuls moyens matériels et financiers, toujours plus importants, tout en demeurant animé de considérations humanitaires et de solidarité". "Je voudrais, également, rappeler que mon pays a apporté, au niveau africain, une contribution décisive dans l'élaboration d'une position africaine commune sur la migration et le développement de même qu'il a pris une part active au Sommet consacré à la migration qui s'est tenu à La Valette en novembre 2015", a-t-il dit, suggérant de "promouvoir une approche toujours plus humaine et plus solidaire de cette question combien délicate dans le respect de nos engagements internationaux et de la souveraineté des Etats". "Si l'on peut admettre que la responsabilité devra être partagée, le fardeau résultant des conséquences induites par la lutte contre la migration irrégulière ne saurait incomber aux seuls pays d'origine ou de transit, du reste démunis face à l'ampleur de ce phénomène", a souligné le Premier ministre. Il a précisé que "les partenariats, s'ils sont, à l'évidence, incontournables pour traiter de ce phénomène, devraient intégrer, de manière équilibrée, les intérêts et les préoccupations des pays d'origine et de transit dans une égale mesure que ceux de destination". Pour un partenariat "exemplaire" entre l'Afrique et l'Europe Le Premier ministre a toutefois fait remarquer que l'ampleur prise au cours des quinze dernières années par le phénomène de l'immigration irrégulière dans le monde, ne devrait pas détourner la Communauté internationale, ni les deux Organisations, de l'objectif essentiel de "bâtir un partenariat exemplaire entre les deux continents et de poser la base d'un règlement durable et de long terme pour certains défis comme celui de la migration irrégulière". "Certes, les mesures policières et de contrôle aux frontières, tout comme celles destinées à lutter contre l'immigration irrégulière sont nécessaires. Elles ne sauraient, toutefois, suffire à elles seules ni occulter l'oeuvre commune à long terme qui nous incombe à tous dans un cadre globale et concerté" , a relevé M. Ouyahia. "Elle ne saurait pas plus faire obstacle à la migration légale et ordonnée qui constitue en ces temps de mondialisation un levier important pour les échanges et la coopération entre les peuples et entre les pays" , a-t-il conclu.