La décision du président américain, Donald Trump, de reconnaitre El Qods comme capitale d'Israël continue de susciter la colère des Palestiniens et des réactions de réprobation bien au-delà du Moyen-Orient, à tel point que nombre d'organisations internationales ont décidé de se réunir d'urgence en vue d'agir face aux nouveaux développements qui risquent d'ouvrir la voie à un nouvel épisode d'embrasement. L'Algérie, qui a pris connaissance des faits avec une "très grande préoccupation" a dénoncé "avec force" cette grave décision en ce qu'elle constitue une "violation flagrante" des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de la légalité internationale, et en ce qu'elle remet en cause toute possibilité de relance d'un processus de paix depuis trop longtemps à l'arrêt. "Cette décision fait peser, en conséquence, de lourdes menaces sur la paix, la sécurité et la stabilité d'une région névralgique déjà fortement meurtrie", souligne un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Tous les présidents américains qui se sont succédés à la Maison Blanche depuis 1995 ont signé des dérogations pour reporter l'application d'une loi portant ce déplacement, sans jamais, toutefois, penser à l'annulation pure et simple ce texte. La loi en question avait été adoptée par le Congrès sous l'administration de l'ancien président américain Bill Clinton, soit 22 ans avant l'arrivée de Donald Trump. Le statut définitif du troisième lieu saint de l'islam a toujours été au coeur des négociations prévues dans la processus de de paix au Moyen-Orient. M. Trump a, par ailleurs, ordonné de préparer le transfert de l'ambassade des Etats-Unis à El-Qods, sans fixer de calendrier pour ce déménagement qui devrait prendre des années. Pour rappel, la communauté internationale qui s'oppose à la démarche des Etats-Unis n'a jamais reconnu El-Qods occupé comme capitale d'Israël ni l'annexion de sa partie orientale en 1967. Dans la résolution 2334, adoptée le 23 décembre 2016, le Conseil de sécurité "souligne qu'il ne reconnaîtra aucune modification aux frontières du 4 juin 1967, y compris en ce qui concerne El-Qods, autres que celles convenues par les parties par la voie de négociations".