La décision du président des Etats-Unis de transférer l'ambassade américaine de Tel-Aviv à El Qods suscite les critiques et l'inquiétude de la communauté internationale, qui demande une reprise urgente des négociations, notamment sur le statut de la Ville sainte. D'autant plus que la communauté internationale n'a jamais reconnu El Qods comme capitale d'Israël, ni l'annexion de sa partie orientale conquise en 1967 et considère que le statut final de la ville devra être négocié. Poutine appelle à une «reprise immédiate» des négociations La Russie a réitéré mardi soir sa position de principe dans le conflit israélo-palestinien en soulignant la nécessité d'une «reprise immédiate» des pourparlers entre les deux parties sur l'ensemble des questions en suspens, y compris le statut d'El Qods, selon un communiqué du service de presse du Kremlin. Diffusé à l'issue d'un entretien téléphonique entre le président Vladimir Poutine et son homologue palestinien Mahmoud Abbas, le communiqué indique que les deux hommes «ont discuté des problèmes inhérents au règlement du conflit au Moyen- Orient. Vladimir Poutine a exposé la position de principe de la Russie en faveur de la reprise immédiate des négociations directes israélo-palestiniennes sur tous les différends existants, y compris le statut de Jérusalem (El Qods) et ce dans le but de parvenir à des solutions justes et durables dans l'intérêt des deux parties». MM. Poutine et Abbas «ont également noté l'importance de l'accord entre les mouvements Fatah et Hamas, signé en octobre au Caire, et qui vise à consolider l'unité palestinienne». M. Abbas a «réaffirmé notre position ferme qu'il ne peut y avoir d'Etat palestinien sans El-Qods-Est pour capitale, conformément aux résolutions et à la loi internationales et à l'initiative de paix arabe», a poursuivi la même source. Le pape François appelle au respect du statu quo à El Qods Le pape François a appelé hier au respect du statu quo de Jérusalem et à faire preuve de «sagesse et prudence», alors que le président américain, Donald Trump, s'apprête à reconnaître la Ville sainte comme capitale d'Israël. «Je ne peux taire ma profonde inquiétude pour la situation qui s'est créée ces derniers jours» autour de Jérusalem, a déclaré le pape lors de son audience hebdomadaire. «J'adresse un appel vibrant pour que tous s'engagent à respecter le statu quo de la ville, en conformité avec les résolutions pertinentes de l'ONU». Mardi soir, le pontife argentin s'était entretenu par téléphone avec le président palestinien, Mahmoud Abbas, avait annoncé le porte-parole du Vatican sans donner plus de précisions. «Jérusalem est une ville unique, sacrée pour les juifs, les chrétiens et les musulmans, qui y vénèrent les Lieux saints de leurs religions respectives, et elle a une vocation spéciale pour la paix», a déclaré le pontife argentin hier devant des milliers de fidèles au Vatican. «Je prie le Seigneur que cette identité soit préservée et renforcée, au bénéfice de la Terre sainte, du Moyen-Orient et du monde entier, et que prévalent sagesse et prudence, pour éviter d'ajouter de nouveaux éléments de tension dans un panorama mondial déjà convulsif et marqué par tant de conflits cruels», a-t-il insisté. Erdogan: «Nous réunirons un sommet de l'OCI» Le président turc Recep Tayyip Erdogan a averti mardi soir que le statut d'El Qods occupée était «une ligne rouge», évoquant une possible rupture diplomatique avec Israël si Washington devait reconnaître la ville sainte comme capitale. El Qods occupée «est une ligne rouge pour les musulmans», a lancé M. Erdogan à l'adresse de son homologue américain Donald Trump. «Nous allons mener cette lutte jusqu'au bout avec détermination. Et cela pourrait aller jusqu'à la rupture de nos relations diplomatiques avec Israël», a-t-il ajouté lors d'un discours devant le groupe parlementaire du parti au pouvoir, l'AKP. «En tant que président en exercice de l'OCI (Organisation de la coopération islamique), nous allons suivre cette question jusqu'au bout. Si une telle décision est prise, nous réunirons sous 5 ou 10 jours un sommet des leaders de l'OCI à Istanbul (...) Nous mettrons en mouvement tout le monde musulman lors de ce sommet», a-t-il encore dit. Emmanuel Macron qualifie la décision de «regrettable» Le président français Emmanuel Macron avait fait part lundi à son homologue américain Donald Trump de «sa préoccupation sur la possibilité que les Etats-Unis reconnaissent unilatéralement Jérusalem comme capitale de l'Etat d'Israël», a indiqué l'Elysée. Lors d'un entretien téléphonique, «Emmanuel Macron a rappelé que la question du statut de Jérusalem devra être réglée dans le cadre des négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens, visant en particulier l'établissement de deux Etats vivant côte à côte en paix et en sécurité avec Jérusalem pour capitale», selon un communiqué de l'Elysée. Réagissant hier à la décision de Donald Trump, Emmanuel Macron l'a qualifiée de «regrettable» avant d'ajouter qu'il «n'approuve pas» l'acte de son homologue américain. La Maison- Blanche qui avait annoncé la date et l'heure de la déclaration avait fait part de l'entretien téléphonique entre MM. Trump et Macron, indiquant qu'ils avaient évoqué la situation au Proche-Orient et en Irak, mais sans donner de précisions sur les échanges qu'ils ont eus à propos de Jérusalem. Damas condamne le projet «dangereux» de Trump pour El Qods Le projet du président américain Donald Trump de reconnaître El Qods comme «capitale» de l'occupant israélien est «dangereux», a affirmé hier le ministère syrien des Affaires étrangères. «La Syrie condamne dans les termes les plus forts la volonté du président américain de transférer l'ambassade américaine à El Qods occupée et de reconnaître El Qods comme capitale de l'occupation israélienne», a indiqué une source au ministère des Affaires étrangères citée par l'agence Sana. «Cette initiative dangereuse de l'administration américaine montre clairement le mépris des Etats-Unis à l'égard de la loi internationale», selon la même source. «Le président américain et ses alliés dans la région assumeront la responsabilité d'une telle décision», poursuit-elle. De même que l'UE qui plaide pour une solution négociée à El Qods La chef de la diplomatie européenne (UE), Federica Mogherini, a souligné mardi soir à Bruxelles la nécessité de trouver une solution «à travers des négociations» au statut d'El-Qods occupée, réitérant l'attachement de l'UE à «une solution à deux Etats». «Une solution doit être trouvée à travers des négociations pour résoudre le statut» d'El-Qods occupée, a-t-elle déclaré en accueillant à Bruxelles le secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson pour une réunion informelle avec les 28 ministres européens des Affaires étrangères. «L'UE soutient la reprise d'un véritable processus de paix devant aboutir à une solution à deux Etats», a-t-elle ajouté, affirmant que «toute action qui saperait cet effort doit absolument être évitée». Quelques heures auparavant, l'UE avait appelé le président américain Donald Trump à «éviter toute action» qui nuirait aux efforts de la communauté internationale pour relancer le processus de paix au Proche-Orient, mettant en garde contre de «graves répercussions» d'un éventuel transfert de l'ambassade américaine à El Qods occupée. «Il faut rester concentré sur les efforts pour faire redémarrer le processus de paix et éviter toute action qui saperait ces efforts», ont plaidé les services de la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, dans un communiqué. L'UE a souligné, dans ce contexte, la nécessité de réfléchir «aux conséquences que pourrait avoir une décision ou action unilatérales affectant le statut» d'El Qods occupée. Pour l'ONU, le statut d'El Qods doit faire l'objet de négociations... Le statut d'El Qods devait faire l'objet de négociations, a indiqué hier l'envoyé spécial de l'ONU au Proche-Orient, Nickolay Mladenov, alors que le président américain Donald Trump s'apprête à reconnaître le troisième lieu saint de l'islam comme «capitale» d'Israël. L'avenir d'El Qods est quelque chose qui doit être négocié entre Palestiniens et Israéliens «assis côte à côte dans des négociations directes», a dit M. Mladenov lors d'une conférence à El Qods. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, «s'est exprimé à de nombreuses reprises, y compris sur ce sujet, et il a dit que nous devons tous nous montrer très prudents quant à ce que nous faisons», a-t-il fait valoir. Déclaration de Donald TrumP «J'ai donné instruction de transférer l'ambassade» Après avoir assuré dans un préambule que sa décision servira à soutenir la paix dans la région, Donald Trump a étayé sa détermination à oeuvrer pour une «paix bien meilleure» entre Israëliens et Palestiniens: Notre plus grand espoir, a-t-il dit, c'est la paix, c'est ce que chacun des êtres humains appelle de ses voeux. (...) Je réaffirme la volonté des Etats-Unis de poursuivre le processus de paix. Nous sommes certains des mesures que nous discutons. Et nous arriverons à une paix bien meilleure. Les Etats-Unis restent déterminés à aider à faciliter un accord de paix acceptable pour les deux parties. J'ai l'intention de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour aider à sceller un tel accord» affirme-t-il sans rire. «Les Etats-Unis appuient une solution à deux Etats, mais entre-temps j'invite toutes les parties à maintenir le statu quo.» poursuit le président américain avant d'asséner sa décision explosive de donner le statut de capitale d'Israël à Jérusalem. Donald Trump annonce en effet que les Etats-Unis vont déplacer leur ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem au motif qu' «aucun président n'a voulu reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël, aujourd'hui nous reconnaissons l'évidence, à savoir que Jérusalem est la capitale d'Israël. Ce n'est ni plus ni moins que la vérité. C'est la raison pour laquelle, en conformité avec la loi, j'ai donné l'instruction de déplacer l'ambassade américaine de Tel-Aviv vers Jérusalem. Ceci lancera le processus.»