La décision du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de consacrer l'an amazigh, Yennayer, fête nationale officielle, a été saluée jeudi par des partis politiques et organisations nationales. Ainsi, le Secrétaire général du Haut Commissariat à l'Amazighité (HCA), Si El-Hachemi Assad, a rendu hommage au président Bouteflika pour sa décision annoncée mercredi en Conseil des ministres, à travers laquelle "il réaffirme, encore une fois, qu'il est toujours au rendez-vous avec l'Histoire, porteur d'une vision d'avenir au service de la stabilité du pays et de l'unité nationale". Il a, dans ce sens, considéré l'officialisation de Yennayer comme "un saut qualitatif pour la consolidation de la cohésion de la société algérienne" et "une motivation supplémentaire pour la poursuite des efforts dans le sens de la généralisation graduelle de la langue amazighe à travers l'ensemble du territoire national". Rappelant que cette décision intervient une année après la constitutionnalisation de tamazight comme langue nationale et officielle, il a souligné que "pour la première fois depuis le recouvrement de l'indépendance nationale, Yennayer sera célébrée de manière officielle en Algérie". Abondant dans le même sens, Nourdine Ait Hamouda, député indépendant de Tizi Ouzou, a écrit sur sa page Facebook qu''enfin Yennayer prend la place qui lui sied", saluant "cet autre acquis historique du combat identitaire" qui doit être parachevé par "la mise en place de l'Académie de la langue amazigh qui assurera sa promotion". Le Front des Forces socialiste (FFS), par la voix de son membre dirigeant, Hassen Ferli, a estimé, quant à lui, que la décision du chef de l'Etat "est le fruit d'un long combat mené par le FFS depuis toujours en faveur de la promotion de la langue et de la culture amazigh", soulignant que "seule la lutte pacifique paye". Le député du parti Front El Moustakbel, Khaled Thazagharth s'est, de son côté, félicité de cette consécration, qualifiant la décision du président de la République de "courageuse" et augure d'un "avenir meilleur" pour le pays. Cette décision a été également saluée par le président du Front de l'Algérie nouvelle (FAN), Djamel Ben Abdeslam qui a émis le vœu de voir la culture et la langue amazigh bénéficier d'autres acquis à l'avenir. Des ministres ont également réagi à la décision du chef de l'Etat d'instituer le 12 janvier journée chômée et payée. Le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, a qualifié cette décision d'historique qui tend à consacrer les valeurs nationales". "Cette décision qui intervient suite à la constitutionnalisation de Tamazight à travers la dernière révision constitutionnelle tend également à "conforter l'unité nationale", a-t-il souligné, affirmant que la langue amazighe "existe dans toutes les régions du pays". La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, a indiqué que cette consécration est "une mesure importante qui vient en parachèvement" de toutes les mesures prises dans le cadre de la reconnaissance de tamazight comme langue nationale et officielle. Elle a rappelé que durant l'année scolaire 2016/2017, plus de 27.000 établissements éducatifs, répartis à travers tout le territoire national, ont célébré le nouvel an amazigh, ajoutant que Tamazight est enseignée actuellement dans 38 wilayas contre 11 wilayas en 2014. Le président de la République, en annonçant, mercredi dernier, la décision de consacrer Yennayer journée chômée et payée, a enjoint au gouvernement de "ne ménager aucun effort pour la généralisation de l'enseignement et de l'usage de Tamazight, conformément à la lettre et à l'esprit de la Constitution". Il a également chargé le gouvernement d'accélérer la préparation du projet de Loi organique portant création d'une Académie algérienne de la langue amazigh.