OUARGLA – Des chercheurs et anthropologues s'intéressant au patrimoine matériel et immatériel à Ouargla mettent l'accent sur la nécessaire de préparation et de formation d'enseignants de la langue amazighe afin de contribuer aux actions de sa promotion. Approchés par l'APS, ils ont tout d'abord salué la décision "historique" du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, sur la promotion de la langue amazighe, susceptible de contribuer au renforcement de l'identité culturelle nationale. Le chercheur Yacine Benras, originaire d'Ouargla, a estimé que le passage de la langue amazighe de la didactique à celle véhiculant les différentes sciences requiert la formation, à moyen et long termes, d'enseignants diplômés pour enseigner cette langue à la jeune génération. Il a relevé, à ce titre, que la région d'Ouargla accorde, depuis des années, un intérêt particulier à cette langue, et que plusieurs bacheliers n'ont pas regretté de s'être orientés vers la filière d'apprentissage et d'enseignement de la langue amazighe, après avoir été promue langue nationale. Rappelant que de nombreuses recherches académiques et des mémoires d'étudiants ont été réalisés sur le patrimoine culturel amazigh, M.Benras a souligné l'intérêt à la richesse de la bibliothèque amazighe Ouarglie en ouvrages et manuscrits, en plus de recenser de nombreux poètes, auteurs et comédiens, contrairement aux années précédentes où il était difficile de trouver un fond documentaire écrit sur la culture amazighe, excepté certains écrits d'ancêtres dont l'authenticité est parfois remise en question. Abondant dans le même sens, Abdelwahab Sahraoui, spécialiste en langue arabe et études islamiques, a estimé que les efforts devront être axés sur l'approfondissement des recherches académiques pour conférer à la langue amazighe tout l'intérêt voulu en études et analyses linguistiques. Pour cela, il a souligné la nécessité de coordonner les actions entre les différentes composantes de la société en vue d'enrichir les recherches en langue amazighe en tant que patrimoine culturel commun à hisser à un niveau scientifique élevé, avant de suggérer une transcription commune entre les variantes de la langue amazighe à la portée des sujets d'expression chaouie, kabyle, targuie, mozabite et chelhi, sachant que l'objectif consiste en la consolidation de la cohésion du peuple algérien, de son identité et de son histoire ainsi que de l'unité nationale. Le président de l'association "culture et réforme du vieux Ksar" d'Ouargla, Hocine Boughaba, a, pour sa part, abordé les voies et moyens de préservation et de promotion du legs amazigh et ses variantes, en plus du passage de l'oralité amazighe à son écriture, en vue de perpétuer ce patrimoine aux futures générations. M. Boughaba a indiqué que l'association dispose, depuis sa création, d'une cellule composée de chercheurs, universitaires et poètes, chargée de l'enrichissement de la recherche dans le domaine de la variante linguistique Ouarglie, qui a mené des recherches et études versées dans l'analyse de la variante Ouarglie-Zénète, couronnées par la publication, et c'est l'objectif visé, de dictionnaires en variante Ouarglie de Tamazight.