Un plan d'investissement de 42 milliards de DA mobilisé par le Groupe public de l'industrie mécanique (AGM) a été réalisé à près de 80% et devrait s'achever d'ici la fin 2018, a indiqué son P-dg, Bachir Dehimi, dans un entretien accordé à l'APS. "Nous pouvons dire que le potentiel mécanique national existe bel et bien", affirme-t-il. Ces investissements ont été prévus par un plan d'action de ce groupe sur la période 2016-2022, axé autour du développement de ses activités à travers la modernisation de la gamme des produits, l'amélioration de leur qualité, le développement de l'intégration nationale ainsi que l'exportation. M. Dehimi explique que les équipements qui étaient fabriqués auparavant commençaient à devenir d'"ancienne génération", autrement dit "obsolètes". A travers ce plan d'action, il s'agit essentiellement de développer, sous le label des partenaires étrangers de ce groupe, des équipements de nouvelle génération et conformes aux standards internationaux afin de pouvoir faire face à la concurrence. Pour les tracteurs agricoles fabriqués avec le groupe américain AGCO Massey-Ferguson avec des puissances variées (45, 82, 100, 150 et 200 chevaux), le même responsable relève qu'AGM fabrique, actuellement, à une cadence de 5.000 tracteurs/an contre 2.500 auparavant. Dans le cadre des investissements réalisés avec ce partenaire américain, il est possible de passer à une capacité de production de 8.000 tracteurs/an d'ici deux (2) ans pour satisfaire les besoins complémentaires, et de 10.000 unités/an l'année suivante pour passer à l'exportation, selon ses prévisions. Quant au taux d'intégration dans la fabrication des moissonneuses-batteuses, il avait atteint 63% en 2016 et 70% en 2017. Pour ce qui est du taux d'intégration dans la production des matériels agricoles d'accompagnement en partenariat avec la société portugaise Galucho, il est actuellement de 20% pour atteindre 50% en 2019. S'agissant des engins de travaux publics fabriqués sous la marque Liebherr, le taux d'intégration a atteint 22% à fin 2017, en dehors du moteur, avant de s'établir à 42% en 2018, hors moteur. Pour le matériel de compactage, ce taux était de 26% en 2017 hors moteur pour passer à 40% en 2018 et 47% en 2019. Pour les embarcations de pêche fabriquées en acier et en aluminium, elles ont été intégrées à hauteur de 40% en 2017 et devraient atteindre 70% à fin 2018. Selon M. Dehimi, toutes les filiales du groupe activent dans la sous-traitance entre elles et avec leurs clients extérieurs (secteurs de l'énergie, des transports, ressources en eau...), précisant que l'apport du secteur privé dans le taux d'intégration des équipements fabriqués par le groupe oscille entre 3% à 5% seulement. Quant aux perspectives du groupe, il note que plusieurs de ses filiales préparent d'autres plans de développement sur la période 2020-2022: "Là où il y a nécessité de faire des investissements d'appoint, nous le ferons".