Parmi les axes importants de la stratégie du Groupe public de l'industrie mécanique (AGM), le passage à l'exportation constitue une étape essentielle à réaliser, avec le soutien des partenaires étrangers possédant des réseaux commerciaux. «Aujourd'hui, le potentiel à l'exportation existe, d'autant que nous allons proposer à l'exportation des produits avec le label du partenaire étranger», a affirmé le PDG du groupe, Bachir Dehimi, dans un entretien accordé à l'APS. Selon lui, l'année 2018 sera pour le groupe l'année de l'exportation, précisant que des structures chargées de l'exportation ont été créées, il y a plus d'une année, au niveau de chaque filiale du groupe. Citant l'exemple des moissonneuses-batteuses, M. Dehimi a indiqué qu'il existe déjà deux opportunités d'exportation vers le Moyen-Orient et l'Afrique : «Nous sommes en train de travailler dessus.» Au plan des investissements, M. Dehimi a souligné qu'un programme, sur une période de sept ans (2016-2022), d'un montant de 42 milliards de dinars, a été réalisé à près de 80% et devrait s'achever d'ici la fin 2018. «Ces investissements sont axés autour du développement des activités à travers la modernisation de la gamme des produits, l'amélioration de leur qualité, le développement de l'intégration nationale ainsi que l'exportation», a-t-il expliqué. Et d'ajouter : «A travers ce plan d'action, il s'agit essentiellement de développer, sous le label des partenaires étrangers de ce groupe, des équipements de nouvelle génération et conformes aux standards internationaux afin de pouvoir faire face à la concurrence.» Pour les tracteurs agricoles fabriqués avec le groupe américain AGCO Massey-Ferguson, le même responsable a relevé qu'AGM construit, actuellement, à une cadence de 5000 tracteurs/an contre 2500 auparavant. «Dans le cadre des investissements réalisés avec ce partenaire américain, il est possible de passer à une capacité de production de 8000 tracteurs/an d'ici deux ans pour satisfaire les besoins complémentaires, et de 10 000 unités/an l'année suivante pour passer à l'exportation», a souligne M. Dehimi. Avec la production actuelle de 5000 tracteurs/an, «le marché est aujourd'hui satisfait à près de 100%», a-t-il précisé, ajoutant que cette performance explique la décision des pouvoirs publics de suspendre l'importation des tracteurs agricoles dans le cadre de la liste des 851 produits suspendus à l'importation depuis janvier 2018. Même cas pour les moissonneuses-batteuses fabriquées en partenariat avec Massey Ferguson : les capacités du groupe AGM ont atteint 1000 unités/an, satisfaisant totalement la demande, tout en prévoyant, dans une prochaine étape, l'exportation de l'excédent, selon le même responsable. Quant aux matériels agricoles de préparation du sol (charrues, herses...), fabriqués en partenariat avec la société portugaise Galucho, M. Dehimi avance que l'AGM est en mesure de satisfaire la demande nationale à hauteur de 80% : «A chaque fois qu'un marché se manifeste, nous avons les capacités de le prendre en charge dans les six mois qui suivent, car les capacités et le savoir-faire existent.» Pour ce qui est des engins de travaux publics, il fait savoir qu'en partenariat avec la firme germano-suisse Liebherr, un projet de fabrication d'engins de manipulation des conteneurs maritimes sur les quais (stakers) sera lancé prochainement. «C'est un projet que nous sommes en train de développer avec Liebherr, et je pense que d'ici la fin 2018, nous allons commencer à produire des stakers», avance-t-il. S'agissant du taux d'intégration atteint jusque-là par le groupe, il diffère d'un produit à un autre et est réalisé par les filiales de ce groupe. Prenant l'exemple des tracteurs de nouvelle génération, le groupe avait commencé à faire de l'assemblage pendant une année avant de basculer, par la suite, vers la production de tracteurs intégrés. Ainsi, à fin 2017, le taux d'intégration dans la fabrication de ces tracteurs était de 37%, y compris le moteur (15%) fabriqué par une autre filiale du groupe. A la fin 2018, il est prévu de réaliser un taux d'intégration de 53% avant de passer à 61% à fin 2019 en dehors du moteur, table-t-il.