L'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) envisage de multiplier ses actions visant à améliorer la productivité des terres dédiées à la culture du blé dur afin d'atteindre son objectif d'autosuffisance à l'horizon 2020, a affirmé mardi à Alger un de ses responsables, Noureddine Amrani. Le dispositif projeté sur les zones de production touche 1,4 million d'hectares (ha) avec un gain de production attendu de 14,3 millions quintaux (qx), a précisé M. Amrani lors d'un séminaire sur les outils de perfectionnement pour une meilleure rentabilité du blé dur en Algérie, organisé par la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI). Dans ce cadre, l'OAIC vise l'amélioration de la production dans le sud du pays, à travers notamment une meilleure utilisation des équipements actuels ainsi que le développement des systèmes économiseurs d'eau dans les zones de submersion. Le rendement prévu grâce à cette démarche, qui touchera une superficie totale de 80.000 ha, est de 40 qx/ha, soit un gain de production d'un (1) million qx. L'office compte aussi perfectionner les systèmes d'irrigation d'appoint sur une superficie totale de 220.000 ha afin de sécuriser la production céréalière, permettant un gain de 3,3 millions qx. Dans la région du nord, il est prévu de mener des actions dans les zones sous-régime pluvial, visant à améliorer l'itinéraire technique à réaliser dans les retenues d'eau. Ces actions toucheront un (1) million ha, avec un résultat attendu de 5 millions qx, soit un gain de rendement de 5 qx/ha. Concernant la région des Hauts Plateaux, l'OAIC compte créer de grandes exploitations agricoles sur une superficie totale de 100.000 ha, en collaboration avec les transformateurs (producteurs de pâtes alimentaires). La production attendue de cette action est de 5 millions qx avec un rendement de 50 qx/ha. L'ensemble de ces actions permettront ainsi d'atteindre l'objectif de "0% d'importation" de blé dur d'ici 2020, a avancé M. Amrani. A ce propos, il a préconisé que ces perspectives de réduction des importations devraient être confortées par un programme d'actions complémentaires à mener en parallèle, à travers notamment une meilleure rationalisation de l'activité du secteur de la transformation du blé et de son programme d'approvisionnement. Il a également recommandé de mettre en place une politique d'orientation adaptée aux conditions naturelles particulières aux différentes zones. Selon lui, il serait opportun que les agriculteurs de la zone agro-pastorale, qui enregistre une fréquence de sinistre élevé, soient dissuadés de la culture du blé en condition pluviale mais encouragés plutôt à la culture de l'orge, de l'avoine et du triticale (hybride de blé et de seigle). Par ailleurs, il a fait savoir que la moyenne de la production du blé dur entre 2011 et 2016 a été de 21,4 millions qx/an alors que les importations ont atteint 15,2 millions qx/an. Cette rencontre a également été l'occasion de présenter la solution "Saba Plus", développée par le groupe suisse Syngenta (spécialisé dans l'agroalimentaire et chimie), permettant d'augmenter à moyen terme le rendement actuel de la culture du blé dur de 30%. Il s'agit d'une approche intégrée axée sur le conseil technique et l'accès aux technologies au profit des agriculteurs, toute en améliorant les synergies nécessaires avec les transformateurs, selon les explications du directeur du Syngenta Algérie, Farouk El Hadj Hamiche. Pour rappel, la production céréalière de la compagne 2016-2017 a enregistré un volume de 34,8 millions de quintaux. Quant à la facture d'importation des céréales (blé dur, tendre...), semoule et farine, elle a été de 2,77 milliards de dollars (mds usd) en 2017 contre 2,81 mds usd en 2016.