L'Union européenne (UE) exprime ses "préoccupations" concernant les plaintes "de mauvais traitements" dont sont victimes les prisonniers sahraouis détenus dans les prisons marocaines, a affirmé la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini qui a assuré que l'UE "suit de très près" la situation du prisonnier politique Naâma Asfari et des autres prisonniers du groupe de "Gdeim Izik". Dans sa réponse à l'eurodéputée Paloma Lopez qui l'interpellait sur le non-respect des droits de l'épouse française du militant sahraoui Naâma Asfari, interdite de visite et plusieurs fois expulsée du Maroc, Mogherini a rappelé que la démocratie et les droits de l'Homme constituent des "composantes essentielles" de la politique étrangère de l'UE, affirmant que "l'UE suit de très près la situation de Naâma Asfari et des autres prisonniers de Gdeim Izik". Condamné sans preuve par le Maroc à trente ans d'emprisonnement, à l'issue d'une parodie de procès, Naâma Asfari a été torturé durant sa garde à vue et il avait signé des aveux sous la contrainte. Le Maroc a, d'ailleurs, été condamné le 12 décembre 2016 par le Comité de l'ONU contre la torture, dans le cadre de la plainte déposée par l'Acat (Actions des chrétiens pour l'abolition de la torture) au nom de Naâma Asfari. Selon la première responsable de la diplomatie européenne, depuis l'arrestation des prisonniers sahraouis du groupe de Gdeim Izik, les représentants de la délégation de l'UE à Rabat ont rencontré régulièrement le Conseil national marocain des droits de l'homme (CNDH) pour obtenir des informations sur leur état de santé et les conditions de détention. Le dialogue politique, a-t-elle poursuivi, se déroule parallèlement au soutien apporté par l'aide financière de l'UE aux institutions et aux organisations de la société civile, en vue de "réformer le système judiciaire marocain et de rendre son fonctionnement conforme aux normes internationales et à la Constitution". Mogherini a affirmé, par ailleurs, que l'UE reste "préoccupée par la longue durée du conflit du Sahara occidental et ses implications sur la sécurité, le respect des droits de l'Homme et l'intégration régionale", réitérant le soutien de l'Union aux efforts déployés par le Secrétaire général des Nations unies pour "parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui garantira l'autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d'arrangements conformes aux principes et aux objectifs de la Charte de l'ONU". Dénonçant les violations des droits de l'épouse du militant sahraoui, Paloma Lopez a rappelé qu'Asfari est "gravement malade" et "ne reçoit pas les soins médicaux dont il a besoin". L'eurodéputée a exhorté, à ce titre, la chef de la diplomatie européenne à prendre les mesures nécessaires pour veiller à ce que les droits de Naâma Asfari et de son épouse, Claude Mangin, soient "pleinement respectés". Elle a insisté notamment sur les mesures que l'UE doit prendre pour "inciter le Maroc à se conformer au droit international humanitaire et à honorer les engagements en matière des droits de l'Homme qu'il a pris avec l'UE".