La Coordination espagnole de solidarité avec le Sahara occidental (Ceas-sahara) a lancé un appel à tous les défenseurs des droits humains et organisations soutenant la cause sahraouie pour manifester le 3 avril prochain en fin de journée, devant l'ambassade marocaine à Madrid pour dénoncer l'état de santé très critique des prisonniers politiques sahraouis détenus dans les prisons marocaines. Dans un communiqué dont l'APS a reçu une copie, la Ceas-sahara a souligné que l'état de santé des prisonniers sahraouis en grève de la faim depuis le 9 mars dernier est "très critique" et que leurs vies "sont en danger". "Plusieurs prisonniers politiques sahraouis incarcérés dans les prisons marocaines sont dans une situation critique, et quatre d'entre eux sont sur le point de mourir, après la grève de la faim qu'ils ont entamé depuis plus de 20 jours", précise le document. Les détenus appartenant au groupe de Gdeim Izik qui sont condamnés à de lourdes peines allant de 20 ans à la prison à perpétuité lors d'un procès entaché d'irrégularités "ne reçoivent aucune assistance médicale qui leur permet d'éviter la déshydratation." La Ceas rappelle dans son communiqué que les prisonniers se trouvent "dans de petites cellules" connues sous le nom "de cercueil" en proie aux insectes et sans ventilation ou conditions hygiéniques minimales. S'appuyant sur les témoignages de trois familles de détenus dans les prisons de Kenitra et d'Ait Melloul, la Ceas a indiqué que "les prisonniers sont dans un état de santé alarmant, incapables de bouger avec des douleurs sur tout le corps, des nausées fréquentes sans recevoir le moindre soin médical". La Coordination espagnole de solidarité avec le Sahara occidental dénonce la gestion de l'administration pénitentiaire marocaine concernant les prisonniers politiques sahraouis. Cette administration"ne respecte pas les droits les plus élémentaires des prisonniers" et contrevient au droit international et même à leur propre droit dans lequel l'isolement n'est autorisé que pour des raisons de sécurité ou de sureté qui ne s'appliquent pas aux prisonniers de Gdeim Izik'. La Ceas-sahara et toutes les organisations solidaires ont appelé dans leur communiqué la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) ainsi que l'Envoyépersonnel du Secrétaire général de l'ONU, Horst Kohler à intervenir "pour assurer le strict respect de la légalité internationale relative au traitement des prisonniers et le respect du droit humanitaire international". Par ailleurs, la Ceas appelle le gouvernement espagnol, "puissance administrante" du territoire et responsable du processus de décolonisation non achevé d'exiger du Maroc de se conformer à la légalité internationale, et croit que l'Espagne, en tant que membre du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU peut mener "des actions pertinentes" concernant les prisonniers politiques sahraouis ainsi que pour le reste de la population sahraouie des territoires occupés.