Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a pris part, jeudi à Paris, à la Conférence ministérielle sur la lutte contre le financement du terrorisme, regroupant 80 ministres de 72 Etats, 500 experts et une vingtaine d'organisations internationales. Organisée conjointement par la France et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la conférence, sous le thème "No money for terror", sera l'occasion pour les participants de traiter de l'épineuse question du financement du terrorisme et d'examiner les mesures susceptibles de participer à l'assèchement des sources de financement de ce fléau. Après la journée de mercredi consacrée aux travaux de 500 experts, deux segments sont prévus jeudi : un des experts et le deuxième des ministres. Tous les travaux se déroulent à huis clos. Les conclusions de cette conférence seront présentées à la clôture par le président français Emmanuel Macron. Le chef de la diplomatie algérienne a été invité à prendre part à cette conférence, rappelle-t-on, en tant que panéliste sur la thématique "lutter contre la criminalité organisée pour assécher le financement du terrorisme". Il devra présenter l'expérience algérienne en la matière ainsi que les enseignements tirés de la réunion organisée par l'Algérie et le Forum global de lutte contre le terrorisme (GCTF) sur le lien entre le crime organisé et le terrorisme, tenue à Alger le 25 octobre dernier. La Conférence de Paris sera également une opportunité pour le ministre de mettre en exergue les conclusions et les recommandations de la Conférence internationale de Haut niveau sur la lutte contre le financement du terrorisme en Afrique, organisée conjointement par l'Algérie et l'Union africaine les 9 et 10 avril 2018 à Alger. Au cours de cette réunion, le ministre des Affaires étrangères avait plaidé pour la mise en place en Afrique d'une "stratégie cohérente" de lutte contre le financement du terrorisme dans ses différentes dimensions. Il avait souligné le besoin "certain" de cerner "davantage" l'évolution permanente des méthodes, mécanismes, procédés et canaux utilisés autant par les groupes terroristes que les groupes criminels pour déplacer et faire circuler leur argent. Les organisateurs de la conférence de Paris s'attendent, par les discussions et débats, à un échange de "bonnes pratiques" dans la lutte contre le terrorisme et son financement. Selon l'Elysée, la déclaration finale reflètera certaines des conclussions de la conférence, en encourageant les Etats participants à améliorer leur organisation afin de recueillir, analyser et échanger "efficacement" le renseignement financier. Une "attention particulière" sera accordée, a-t-on indiqué, aux obstacles qui entravent la coopération internationale entre cellules de renseignement financier, agences de renseignement, services de police et appareils judiciaires. Globalement, la conférence s'intéressera à la "totalité des sources" de financement du terrorisme, légales et illégales", comme elle examinera les différents moyens de circulation des flux financiers : en espèces, par des moyens informels, par les circuits bancaires et toutes les méthodes de transferts de fonds.