Créée par le fondateur de la zaouïa Ali Ibn Othmane Ibn Omar, cette bibliothèque recèle, outre ces 1 500 manuscrits, 4 500 vieux ouvrages imprimés dont les plus récents datent de 1948, assure Saâd Othmani, fils du cheikh de la zaouïa. Ces écrits manuscrits et imprimés portent sur divers domaines dont le Fiqh notamment selon le rite malékite, l'exégèse coranique, le hadith, l'histoire, la littérature, le Tassawuf, la philosophie, la médecine et mécanique. Les manuscrits de la zaouïa, une valeur ajoutée au patrimoine culturel... Le plus vieux manuscrit date du 4 e siècle de l'Hégire (soit plus de 1000 ans), affirme la même source, précisant qu'il s'agit d'une exégèse du Saint Coran écrite en l'an 355 de l'Hégire (environ en l'an 966 du calendrier grégorien) par Abi Mansour Ethaâlibi El Naysaburi, faisant état également d'un autre manuscrit rédigé en 382 de l'hégire (993) par El Aquili en sciences du Hadith, intitulé Edhouâfa. Les ouvrages manuscrits ont été acquis par le cheikh fondateur de la zaouïa hadj Ali Ibn Othmane Ibn Omar, qui a vécu de 1814 à 1857, lors de ses voyages dans les différents pays arabes dont la Tunisie, le Maroc et le Hedjaz, a ajouté M. Saâd qui assure qu'il avait acquis ces livres comme un savant et non comme un amateur, au point d'avoir rédigé nombre de commentaires sur plusieurs de ces livres. Lorsque l'exemplaire était rare ou trop cher, le cheikh en réalisait une copie personnelle à la main avec l'aide de l'un des deux scriptes qui l'accompagnaient souvent dans ses périples scientifiques, a souligné son arrière arrière-petit-fils. Contribution à l'enrichissement du patrimoine historique et scientifique... Les manuscrits, dont ceux détenus par la zaouïa Ali Benamor, représentent un patrimoine hautement important au regard de leur triple valeur scientifique, historique et artistique, a souligné Rabia Habba, chef du service patrimoine culturel à la direction de wilaya de la culture. Vieux de plusieurs siècles, ces écrits exigent, a-t-elle ajouté, de "véritables fouilles" à mener par des chercheurs pour livrer tous leurs secrets dans les différents domaines traités. Des efforts sont faits pour établir ‘‘une sorte de carte'' de ces manuscrits dont la plus grande partie appartient à des familles, a-t elle- indiqué, évoquant des initiatives pour doter le centre des manuscrits en équipements techniques pour en faire des copies, en assurer éventuellement la restauration et les maintenir à l'abri des facteurs susceptibles de les détériorer, dont l'humidité et un mauvais éclairage. Outre la bibliothèque de la zaouïa Ali Benamor, la wilaya de Biskra compte d'autres collections importantes de manuscrits dont celle de la mosquée Sidi Lembarek à Khenguet Sidi Nadji, celle de la mosquée Sidi Moussa El Khedri et celle du centre culturel islamique du chef-lieu de wilaya. Fondée en 1780 par Ali Ibn Omar, la zaouïa de Tolga demeure à ce jour un lieu de savoir où sont enseignés le coran, le Fiqh et la langue arabe. A côté de sa bibliothèque historique réservée aux chercheurs, l'actuel cheikh de la zaouïa Abdelkader Othmani a fait construire une seconde bibliothèque proposant plusieurs centaines d'ouvrages aux étudiants de la zaouïa et autres lecteurs.