L'ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, Abdelkader Taleb Omar a affirmé qu'il était temps pour l'Union africaine (UA) d'adopter une position sérieuse pour amener le Maroc à l'application effective du contenu de l'acte constitutif de l'UA et les clauses stipulant le respect des frontières héritées au lendemain de l'indépendance. Dans un entretien accordé au quotidien "Echaab" publié mercredi, l'ambassadeur sahraoui a indiqué qu'"il faut exercer de fortes pressions sur le régime marocain pour l'amener à respecter la légalité internationale et à s'assoir à la table des négociations". "Il est temps pour l'UA de prendre une position sérieuse pour amener le régime marocain à l'application effective du contenu de l'acte constitutif de l'UA notamment les clauses stipulant le respect des frontières héritées au lendemain de l'indépendance, l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui, le respect de l'intégrité territoriale des pays membres de l'Union et le règlement pacifique des conflits", a-t-il indiqué. Evoquant les visites effectuées par le président sahraoui, secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, dans plusieurs pays africains, l'ambassadeur a fait savoir que cette tournée avait concerné les pays les plus importants et influents en Afrique et sur le plan international à l'instar de sa visite en Afrique du Sud, membre du BRICS, qui est intervenue avant la tenue du sommet africain en Mauritanie et lors du mandat de la Minurso (6 mois). M.Taleb a indiqué que ces visites réussies auront un impact à l'avenir", eu égard aux communiqués communs issus des rencontres ayant réuni le président sahraoui avec les chefs d'Etat, les présidents des Parlements, les premiers ministres et les présidents de partis de ces pays, qui ont affirmé "leur soutien à la lutte du peuple sahraoui, à son droit à l'autodétermination et à l'indépendance, tout en appelant à l'accélération du référendum pour mettre un terme au statu quo". Les menaces du Maroc n'ont d'objectif que le chantage et le cessez-le-feu lui est plus profitable Affirmant que "le Maroc continue, par les mensonges et les accusations en utilisant, parfois, la zone tampon et en inventant, d'autres fois, des liens supposés entre le Hizboullah et le Polisario, à mettre des entraves pour fuir les négociations", le diplomate sahraoui a appelé les Nations Unies à "exercer des pressions sur le Maroc pour l'amener à s'asseoir à la table des négociations", estimant qu'"aucun progrès de pourrait être réalisé en l'absence d'une ferme réaction". A une question sur les "menaces marocaines de déclarer une guerre contre le Polisario", M. Talab Omar a déclaré que "le front Polisario qui ne souhaite pas être le premier à déclencher cette guerre, est prêt à des négociations", ajoutant que l'objectif de toutes ces menaces est "le chantage et la pression" mais aussi le détournement de l'opinion publique de la cause sahraouie". "C'est bel et bien le Maroc qui avait demandé le cessez-le-feu", a-t-il rappelé ajoutant que "le cessez-le-feu est plus profitable aux marocains qu'aux sahraouis". L'ambassadeur sahraoui a dénoncé, par ailleurs, la partialité "flagrante" de la France en faveur du Maroc à travers la tentative de faire accroire que Bir Lahlou et Tifariti font partie de la zone tampon, ce qui est contraire à l'accord N 1, et à travers ses manœuvres pour amener la Russie, la Chine et l'Ethiopie à s'abstenir de voter au sein du Conseil de sécurité pour imposer un changement de la situation dans les territoires libérés. Concernant la position des Etats Unis vis-à-vis le conflit, M. Talab Omar a expliqué que ce pays qui tend à garder une certaine crédibilité au sein des Nations unies, a demandé d'octroyer au Minurso le mandat de la surveillance des droits de l'Homme. Exprimant son souhait que Washington joue un rôle pour trouver une solution, il a appelé "le nouveau gouvernement Espagnol à afficher une position honorable pour son pays en réparant son préjudice historique". Concernant le nouvel accord de pêche à venir entre l'UE et le Maroc et sa possible transgression de la décision Cour de Justice de l'Union européenne (CJUE) , M. Taleb Omar a fait savoir que "la France et l'Espagne œuvrent à pousser certains pays européens à aller contre la décision", saluant la position du vice-président du Parlement européen qui a affirmé "qu'il ne permettra pas l'adoption d'un accord englobant les territoires sahraouis". L'ambassadeur sahraouis a salué également la position du groupe d'amis du Sahara Occidental, annonçant qu'il y aura des manifestations populaires pour amener l'Europe à respecter ses lois et éviter son instrumentalisation".