Le projet de loi organique relatif à l'Académie algérienne de la langue amazighe sera présenté mercredi prochain pour débat devant les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN). Ce projet de loi consacre le statut de Tamazight comme langue nationale et officielle, chargeant ainsi l'Etat de la noble mission de sa promotion et de son développement dans toutes ses variétés linguistiques. Rappelant que l'article 4 de la Constitution consacre le statut de Tamazight comme langue nationale et officielle, aux cotés de la langue arabe, le projet de loi organique relatif à l'Académie relève dans son exposé des motifs que l'Académie, placée auprès du Président de la République, a pour mission de réunir les conditions de la promotion de Tamazight, sur la base des travaux d'experts, en vue de concrétiser son statut de langue officielle. Dans ses dispositions générales, le projet de loi note que l'Académie est "une institution nationale à caractère scientifique, dotée de la personnalité morale et de l'autonomie financière. Elle constitue l'autorité de référence dans les domaines liés à la langue amazighe", alors que son siège est fixé à Alger. Ce projet de loi organique fixe les missions, la composition, l'organisation et le fonctionnement de l'Académie algérienne de la langue amazigh. Pour l'accomplissement de ses missions, l'Académie comprend quatre (4) organes, à savoir le conseil, le président, le bureau, les commissions spécialisées. Elle est également dotée d'un secrétariat administratif. Lors de la présentation de ce projet de loi, lundi dernier devant la commission de l'éducation, de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et des affaires religieuses de l'APN, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, avait souligné l'impératif de "center le débat sur le volet académique pour mettre ce texte de loi à l'abri de la surenchère politique", précisant que les questions relatives à la linguistique, à l'écriture et à la normalisation "relèvent des prérogatives de l'Académie qui les examinera dans leur cadre scientifique avec le concours de spécialistes et d'experts locaux et étrangers". "Les efforts du président de la République pour la promotion de Tamazight sont louables et ne peuvent être remis en cause ont ce sens où ils ont atteint un point du non-retour", avait relevé le ministre.