La Coupe du monde 2018 qui se déroule actuellement en Russie est caractérisée par une nouveauté historique : la Fédération internationale de football (FIFA) a décidé d'introduire pour la première fois l'Assistance vidéo à l'arbitrage (VAR), un outil technologique pour limiter les fautes d'arbitrage mais qui reste loin de faire l'unanimité. Le Sénégal, qui jouait jeudi dernier sa qualification pour les 1/8 de finale du Mondial face à la Colombie (défaite 1-0), a pu le vérifier à ses dépens. Sadio Mané a cru obtenir un penalty pour un contact flagrant de Davinson Sanchez (17e) dans la surface de réparation, mais l'arbitre serbe Milorad Mazic a changé d'avis après visionnage vidéo. En revanche, l'Espagne a pu égaliser dans le temps additionnel (2-2) contre le Maroc lors de la 3e et dernière journée du groupe B suite à la vérification des images et une longue attente (2 minutes), alors que l'arbitre ouzbek Ravshan Irmatov avait refusé le but de Iago Aspas pour un hors-jeu. Souhaitée par le président de la Fifa Gianni Infantino et validée par le Conseil de la Fifa le 16 mars dernier à Bogota (Colombie) suite aux recommandations de l'International Board (Ifab), organe régissant les règles du football, la VAR a choisi la terre russe pour se dévoiler au grand public. La VAR ne peut être exploitée que dans quatre cas de figure : après un but marqué, sur une situation litigieuse dans la surface pouvant amener un penalty, pour un carton rouge direct et pour vérifier l'identité d'un joueur à sanctionner. "335 incidents ont fait l'objet d'une vérification" par la VAR lors du premier tour du Mondial-2018, a annoncé la Fifa qui revendique un taux de décisions correctes de "99,3%" grâce à elle, contre 95% sans. Au cours des 48 premiers matches du Mondial-2018, "tous les buts ainsi qu'un bon nombre de situations ont été vérifiés, au total il y a eu 6,9 visionnages par match" en moyenne, a expliqué le patron de l'arbitrage à la FIFA, l'ancien arbitre italien Pierluigi Collina. "Et sur ces 335 vérifications, 17 ont donné lieu à un examen par la VAR", a-t-il précisé. Le temps moyen pour un recours à la VAR, qui a été testée durant la saison 2017-2018 en Italie et en Allemagne, a été de 80 secondes. "Dans certains cas, la décision aurait pu être donnée plus tôt, mais l'arbitre a veillé à prendre quelques secondes supplémentaires pour être certain de prendre la bonne décision", a commenté Pierluigi Collina. La VAR en Algérie: ce n'est pas demain la veille Utilisée jusque-là à grande échelle sur le plan européen et africain, à l'occasion du dernier Championnat d'Afrique des nations CHAN-2018 disputé au Maroc, la VAR est loin de constituer une préoccupation pour les dirigeants du football algérien. Interrogé précédemment par l'APS sur la possibilité de recourir à la VAR dans le championnat national, le président de la Commission fédérale d'arbitrage (CFA), Mohamed Ghouti, a écarté cette idée pour l'instant en l'"absence de moyens", estimant que l'Algérie "finirait un jour par l'utiliser". Elle a été testée une première fois en Afrique lors de la phase à élimination directe du CHAN-2018 disputé entre janvier et février au Maroc, avant d'être reconduite lors de la Supercoupe d'Afrique des clubs entre le WA Casablanca et le TP Mazembe (1-0). Comme solution de rechange, le premier responsable de la CFA avait annoncé la prochaine mise en place d'une vidéo panoramique dans certains stades du pays pour sanctionner les joueurs fautifs avec "effet rétroactif" et évaluer la prestation des arbitres. "C'est un projet initié personnellement par le président de la Fédération algérienne (FAF) Kheïreddine Zetchi. L'expérience a été déjà testée dans certaines rencontres et je pense qu'elle sera définitivement lancée lors du prochain exercice. La vidéo panoramique permet de voir le comportement des joueurs en plein match et sanctionner les fautifs avec effet rétroactif dans le cas où l'arbitre ne voit pas l'action. Cette technologie permet également à la CFA d'évaluer les arbitres", a-t-il expliqué. D'ici là, la VAR continuera d'alimenter la chronique du football mondial, offrant des arguments à ses défenseurs comme à ses détracteurs. Les fédérations brésilienne et serbe ont déjà officiellement demandé des explications sur l'utilisation du système, d'autres n'ont pas eu à s'en plaindre et des erreurs ont effectivement été corrigées.