Un protocole d'accord portant sur le processus d'élimination et de valorisation énergétique des boues d'épuration en cimenterie, a été signé mardi à Alger entre la Société des ciments de la Mitidja (SCMI-Meftah, filiale du groupe public Gica) et la Société des eaux et de l'assainissement d'Alger (SEAAL). Le document a été paraphé respectivement par les Directeurs généraux de la SCMI-Meftah et de la Société Seaal, MM. Adel Haddoud et Brice Cabibel, en présence de la ministre de l'Environnement et des énergies renouvelables, Fatma Zohra Zerouati, et ce, à l'issue des travaux du séminaire international sur la co-incinération des déchets en cimenterie, organisé par le groupe Gica et l'Université SAAD Dahlab1 de Blida . Selon les termes de ce protocole d'accord, le processus d'élimination et de valorisation énergétique des boues d'épuration en cimenterie nécessitera le passage par une phase d'essais technologiques et tests opérationnels à l'échelle industrielle et à flux continu. Par ailleurs, dans le cadre de ce partenariat, les deux parties conviennent pour une coopération accrue dans la préparation des boues pour une teneur en matière sèche plus élevée et correspondant à une meilleure qualité cimentière. Plus précisément, cet accord vise à développer une nouvelle filière de valorisation des déchets urbains en cimenterie dont les boues d'épuration, dans un cadre de transformation environnementale et énergétique. Il vise également à améliorer la gestion de l'assainissement des eaux par la Seaal dans le Grand Alger, à travers la valorisation en continu d'une partie du volume de boues produites tout en s'assurant d'un traitement écologique viable en faveur de la protection de l'environnement. Parmi les objectifs de ce partenariat figure également la réduction des quantités de boues stockées sur les usines d'épuration et des risques de désagréments associées, la duplication de la solution de valorisation des déchets urbains en cimenterie au niveau national, en permettant aux collectivités locales ainsi qu'aux organismes concernés d'entreprendre cette solution de traitement dans le cadre du développement durable, etc. A terme, il permettra à l'industrie cimentière de recourir à la substitution de l'énergie fossile par des combustibles alternatifs issus de la transformation des déchets. Pour atteindre tous ces objectifs, les deux parties s'engagent ainsi à mettre en œuvre un programme d'actions. Elles conviennent également d'engager, chacun en ce qui le concerne, les moyens nécessaires à même de faciliter la réalisation du processus d'élimination et de valorisation énergétique des boues d'épuration en cimenterie. Intervenant à l'issue de la cérémonie de signature, la ministre de l'Environnement et des énergies renouvelables a tenu à signaler que ce protocole d'accord s'inscrit dans le cadre de la politique de l'Etat visant à protéger l'environnement, tout en insistant sur l'impératif de partager les responsabilités. Pour sa part le Directeur général de la Société des ciments de la Mitidja, SCMI-Meftah a tenu à préciser que ce protocole d'accord intervient, au titre du projet-pilote initié par son entreprise et qui consiste à l'intégration de déchets industriels, transformés en combustibles de substitution, et ce, par co-incinération dans le four de cette cimenterie. Pour rappel, c'est à la faveur des sollicitations des autorités locales de relever le défi du respect de l'environnement que la SCMI, dans le cadre de ce projet pilote, a mis en place, sous le parrainage du Wali d'Alger, des groupes de travail mixtes avec trois organismes partenaires (SEAAL Baraki, Naftal et Gecetal) pour élaborer des fiches techniques selon la nature du produit de base tels les boues d'épuration, huiles usagées, déchets ménagers triés, et ce, à l'effet de préparer un combustible alternatif acceptable en cimenterie. Le Directeur général de la société SEAAL a, quant à lui, mis en exergue l'importance de ce partenariat tout en soulignant que sa Société, outre la valorisation énergétique des déchets (boues d'épuration, eaux usées) vise la valorisation agricole des déchets, qui est, selon lui, un créneau "extrêmement" prometteur.