Le président du Conseil présidentiel du gouvernement d'union libyen Fayez el-Serraj a affirmé mercredi que "l'instabilité en Libye ne permet pas l'organisation d'élections à court terme", remettant en cause le calendrier proposé par la France pour l'organisation d'un double scrutin législatif et présidentiel en décembre prochain. Lors d'une conférence organisée en mai dernier à Paris, les parties libyennes rivales avaient accepté de travailler avec les Nations unies à la tenue d'élections parlementaires et présidentielles le 10 décembre dans l'ensemble du pays. Des combats près de Tripoli entre des groupes armés ont fait au moins 50 morts depuis le 27 août dernier. La mission de l'ONU en Libye (Manul) qui a déployé d'importants efforts de médiation a annoncé la signature d'un accord de cessez-le-feu par les différents groupes armés. L'émissaire de l'ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, tout en soulignant l'importance de sortir du statu quo en Libye, n'a pas insisté, toutefois, sur la tenue des élections dès le 10 décembre. Les pressions de la France pour l'organisation des élections à la date annoncée avaient suscité également des critiques de l'Italie, qui a annoncé ne pas reconnaître l'accord approuvé à Paris. Rome a estimé que le plan de route adopté par l'ONU est le seul processus pouvant aboutir au règlement du conflit libyen.