La France a reconnu jeudi officiellement avoir instauré un "système" recourant à la "torture" pendant la guerre de libération nationale. La présidence française a indiqué, dans un communiqué, que le président Emmanuel Macron va reconnaître jeudi que le militant algérien Maurice Audin, disparu en juin 1957, est "mort sous la torture du fait du système institué alors en Algérie par la France". L'Elysée a ajouté que le chef d'Etat français remettra une déclaration à la veuve de Maurice Audin et annoncera "l'ouverture des archives sur le sujet des disparus civils et militaires, français et algériens". C'est le député Cédric Villani, proche du président Macron et de la famille Audin, qu'il a annoncé cette nouvelle jeudi matin sur les ondes France Inter. En mai dernier, plus d'une cinquantaine de personnalités, historiens, politiques, juristes, journalistes et cinéastes, ont demandé au président Macron de reconnaître la responsabilité de l'Etat français dans l'assassinat du militant algérien. "Le 11 juin 1957, pendant la bataille d'Alger, Maurice Audin, mathématicien communiste de 25 ans, était arrêté par les parachutistes du général Massu devant sa famille, avant d'être torturé. Le jeune assistant à la faculté d'Alger n'en est jamais revenu, et l'armée française a fait disparaître son corps", avaient rappelé les signataires de la lettre ouverte adressée au président Macron. Ils ont souligné que tous ceux qui ont travaillé sur cette "affaire" ont établi que Maurice Audin avait été torturé et assassiné par l'armée française, agissant dans le cadre des pouvoirs spéciaux votés par le pouvoir politique. Pour ces personnalisés, le moment est venu pour "des actes forts sur cette période de l'histoire", comme Emmanuel Macron en avait promis.