Artistes, personnalités culturelles et politiques ont salué la mémoire et le parcours du chanteur et compositeur Djamel Allam, décédé samedi dans un hôpital parisien à l'âge de 71 ans après un long combat avec la maladie, en déplorant la perte d'une grande figure de la musique algérienne moderne. Dans un message de condoléances, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a regretté la "perte d'un des maîtres de la chanson kabyle" et un "grand artiste" qui a marqué de son empreinte la musique algérienne à laquelle il aura légué un riche répertoire. "Djamel Allam reste un des piliers de la musique kabyle et un artiste multidisciplinaires qui, en fin connaisseur de plusieurs genres musicaux, a toujours représenté son pays à l'étranger" (Mihoubi) Le directeur général de l'Office national des droits d'auteur et droits voisins (Onda), Sami Bencheikh El Hocine, a qualifié de "terrible" la disparition de Djamel Allam. Avec sa disparition, a-t-il déploré, c'est un "pan de la musique algérienne d'expression kabyle qui s'effondre" et un de ses ambassadeurs qui vient de s'éteindre. L'ambassadeur de l'Algérie en France, Abdelkader Mesdoua, a exprimé sa "profonde sympathie" aux proches du défunt et à la famille artistique, en rappelant qu'il avait rendu visite en avril dernier à Djamal Allam qui a subi en France des soins contre un cancer. En 2001, Djamel Allam a associé le compositeur Safi Boutella et édite un album intitulé "Gouraya", autre nom donné à sa ville natale, Béjaïa. Né en 1947, l'artiste s'est produit sur de nombreuses scènes en Europe et en Amérique, et reste, pour les mélomanes, celui qui a donné avec d'autres artistes comme Idir et Takfarinas, une large audience à la chanson kabyle moderne. Pour célébrer les 40 ans de carrière de Djamal Allam, l'Office national des droits d'auteur et droits voisins (ONDA), avait organisé en novembre dernier à Béjaïa, un gala en hommage au chanteur qui était présent malgré de "sérieux" problèmes de santé. De grands noms de la chanson kabyle comme Boudjemâa Agraw et Brahim Tayeb ont déroulé à l'occasion une partie de son riche répertoire, en présence de l'artiste, icône de la musique algérienne. Dans le cinéma, Djamel Allam a réalisé "Banc public", un court métrage sorti en 2012 et a été distribué dans le long métrage "Mostefa Ben Boualaïd" du réalisateur Ahmed Rachedi.