Le Maroc " joue la carte de l'Iran " pour obtenir le soutien des Etats-Unis sur la question du Sahara Occidental, relève le site américain al-Monitor mettant en exergue l'opportunisme politique de Rabat qui tente de fléchir la position des Etats- Unis sur ce dossier via son lobby israélien à Washington. "Le Maroc profite de l'attitude belliciste de l'administration Trump à l'égard de l'Iran pour faire valoir ses revendications sur le (territoire) contesté du Sahara occidental", écrit al Monitor dans un article paru mardi au lendemain de la visite du ministre des Affaires étrangères marocain, Nasser Bourita à Washington. En accusant l'Iran d'armer le Front Polisario, "Rabat espère convaincre Washington de renoncer à son soutien de longue date au référendum sur l'indépendance de ce territoire occupé, riche en ressource naturelles", écrit Bryant Harris, l'auteur de l'article. Pour illustrer cet opportunisme politique, dont fait preuve Rabat, al-Monitor cite les propos tenus par le chef de la diplomatie marocaine au site de l'extrême droite, Breitbart News dans lesquels il ne cache pas la volonté du Maroc de tirer parti de la crise entre Téhéran et Washington. "Nous avons une opportunité avec cette administration. Nous devons faire bouger les choses. Nous avons également une opportunité car ils (les Etats-Unis) sont clairs sur leur position concernant l'Iran", a Bourita à Breitbart News. Réagissant, pour sa part, à ses accusations mensongères, Mouloud Said, le représentant du Front Polisario à Washington a déclaré à al-Monitor que le Maroc a " inventé ce mensonge " pour tirer profit du retrait des Etats-Unis de l'accord nucléaire iranien et aussi pour faire plaisir à ses alliés sunnites. "Ils ont essayé auparavant, Ils ont essayé de dire que nous étions des communistes. Cela n'a pas fonctionné. Ensuite, ils ont dit que nous faisions partie d'Al-Qaïda et ça n'a pas marché ", a indiqué M. Mouloud Said. Le site américain relève que ni le rapport le plus récent sur la lutte contre le terrorisme du département d'Etat ni celui du secrétaire général de l'ONU sur le Sahara Occidental ne mentionnent l'existence de liens entre le Front Polisario et le Hezbollah. Bourita a faussement accusé le parti chiite libanais d'avoir mis en place en 2016 un comité de solidarité avec le Front Polisario. Recours au lobby pro-israélien à Washington Al-Monitor a indiqué avoir suscité la réaction du département d'Etat sur ces accusations mais ce dernier l'a prié de s'adresser au gouvernement marocain qui a colporté ces allégations. Il tient à relever que le recours du Maroc aux médias américains pro-israéliens de l'extrême droite, proches du président Trump et de son entourage politique, suggère l'existence "d'une stratégie délibérée " pour exercer une influence sur l'administration actuelle. Al Monitor fournit une preuve à l'appui de son affirmation : l'entretien accordé par Bourita au site Breitbart News a été mené par Caroline Glick, ancienne conseillère du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.