Les allégations du Maroc, sans apporter de preuves matérielles, sur un prétendu soutien militaire du parti libanais Hizbollah au Front Polisario «interviennent dans un contexte régional pour faire pression sur l'axe irano-syrien», a insisté le secrétaire général du parti, Hassan Nasrallah. Le SG du Hizbollah, qui intervenait à l'occasion de la fête de la résistance et de la libération, a déclaré à ce sujet que le Maroc n'a pas apporté de de preuves matérielles (enregistrement, photos ou autres) pour étayer ses accusations, se contentant de présenter une liste de noms «donnés par Israël». Il a expliqué que le ministre marocain des Affaires étrangères, Nacer Bourita, lorsqu'il s'est rendu en Iran avant la rupture des relations diplomatiques, «n'a donné que les noms de personnalités supposées avoir apporté un soutien au Front Polisario, sans apporter de preuves matérielles». Hassan Nasrallah a démenti toute relation ou lien de son parti avec le Front Polisario, soulignant que sa position envers la cause sahraouie était «neutre» et que le dossier présenté par Bourita à ce sujet était «vide». Il a ajouté que les allégations des autorités marocaine contre l'Iran et «ne sont qu'une tentative pour satisfaire certaines parties tierces». Le porte-parole du ministère iranien des affaires étrangères avait souligné, pour sa part, que «la persistance des allégations éhontées et mensongères des responsables marocaines pour justifier la rupture des relations diplomatiques entre le Maroc et l'Iran et les accusations répétitives totalement dénuées de fondement contre notre pays, sont une tentative visant à satisfaire des parties tierces». Bahram Qasimi avait catégoriquement démenti jeudi passé les nouvelles déclarations du ministre marocain des Affaires étrangères, lors d'une interview accordée à la chaine de télévision américaine Fox news. Pour lui, Bourita «sait bien que ces accusations sont fausses, infondées, et basées sur les illusions des autres parties qui l'incitent à porter de fausses accusations pour servir les intérêts de leurs peuples, au détriment des intérêts du peuple marocain». «Insister sur ces allégations est une tentative futile qui finira par porter préjudice aux pays musulmans», avait indiqué le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères. Prétendue relation Hezbollah-Polisario: «une invention totale des Marocains» L'accusation de l'Iran par le Maroc d'avoir facilité une livraison d'armes au Front Polisario, via le mouvement libanais Hezbollah, est «une invention totale des Marocains», a affirmé un diplomate arabe cité par Le Monde. «Il s'agit d'une invention totale des Marocains, qui sont capables de trouver le moindre prétexte pour refuser de se rendre à la table des négociations» avec le Front Polisario (Diplomate arabe). «Il s'agit d'une invention totale des Marocains, qui sont capables de trouver le moindre prétexte pour refuser de se rendre à la table des négociations» avec le Front Polisario, a souligné le diplomate arabe qui a gardé l'anonymat cité dans une analyse du journal Le Monde, parue jeudi, pour tenter d'expliquer les raisons de la rupture par le Maroc de ses relations diplomatiques avec l'Iran. L'accusation du Maroc, qualifié d' «allégation», a été catégoriquement démentie par Téhéran affirmant que «cette affaire est totalement dénuée de fondement». L'ambassadeur du Maroc a été convoqué par le ministère algérien des Affaires étrangères qui lui a fait part du rejet par les autorités algériennes des propos «totalement infondés», mettant indirectement en cause l'Algérie. Pour sa part, le Front Polisario, représentant légitime du peuple sahraoui, a condamné «fermement» les allégations marocaines «irresponsables, éhontées et mensongères» qui dénotent «les tentatives du Maroc de se soustraire à l'application de la décision du Conseil de Sécurité 2414» concernant la poursuite des négociations directes entre les deux parties. Le diplomate arabe, cité par Le Monde, a rappelé qu'il y a deux ou trois ans, «Rabat avait déjà accusé le Polisario d'entretenir des liens avec Al-Qaïda», soulignant que «cette crise diplomatique permet au royaume de faire plaisir à ses parrains du Golfe, les Saoudiens et les Emiratis, et d'aller dans le sens du nouveau conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, John Bolton». Le Monde relève ainsi qu'en l'absence de preuves présentées publiquement, les observateurs et diplomates «sont contraints de rappeler le contexte qui entoure la décision marocaine pour tenter de l'expliquer», se référant à la dernière résolution du Conseil de sécurité, adoptée le 27 avril, qui contraint notamment le Maroc et le Front Polisario à s'engager dans des pourparlers directs sous l'égide de l'ancien président allemand Horst Köhler, nouvel envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental. C'est dans ce contexte, estime le journal, que le Maroc «charge son adversaire, le Front Polisario, tout en se rapprochant des Etats-Unis, en pleine confrontation avec l'Iran», notant que la rupture des relations maroco-iraniennes «permet aussi d'envoyer un signal positif en direction de l'Arabie saoudite, l'un des grands financiers du royaume, en conflit avec l'Iran, qu'elle accuse d'avoir des visées hégémoniques dans la région».