Un expert en microbiologie a mis en garde, mardi à Alger, contre la surutilisation des antibiotiques dont la majorité "n'est plus résistante aux microbes", influant ainsi sur la santé humaine et animale en particulier et l'environnement en général. "L'utilisation irrationnelle de ces médicaments, aussi bien chez l'homme que chez l'animal ou en agriculture, a développé une résistance aux antimicrobiens", a indiqué le chef de service des maladies infectieuses et virales à l'hôpital de Boufarik (W. Blida), Dr Mohamed Youcef, en marge de la célébration de la journée nationale de lutte contre la résistance aux antimicrobiens, placée sous le thème "Les Antimicrobiens: Soyons responsables". Une résistance qui peut entrainer, à l'avenir, "de graves dangers sur la santé humaine", a-t-il poursuivi. A cette occasion, le spécialiste a fait état de l'installation d'une commission multisectorielle dans le cadre du plan stratégique de lutte contre la résistance aux antimicrobiens pour limiter "la mauvaise utilisation de ces agents", ajoutant que "la science n'est pas encore parvenue à découvrir de nouveaux antibiotiques, plusieurs des anciennes molécules ayant perdu de leur efficacité". Par ailleurs, le représentant de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) à Alger, Assaf Nabil a mis en avant l'importance de la lutte contre la résistance aux antimicrobiens et ses effets sur la santé en général, évoquant par la même les recommandations présentées par l'OMS en 2015 sur cette problématique, tout en rappelant les mesures prises par la FAO, afin de rationnaliser l'utilisation des antibiotiques chez l'animal et dans le domaine de l'agriculture. M. Assaf a précisé, également, que 800 décès avaient été déplorés dans le monde en raison d'une résistance aux antimicrobiens, affirmant que ce chiffre est appelé à augmenter du fait de la surutilisation des antibiotiques dans les domaines animal et végétal, ce qui influera sur la santé humaine. A ce propos, il a rappelé que les défis qui se posent aujourd'hui à travers le monde étaient liés à la nécessité de nourrir toute la population mondiale, soulignant que cet objectif doit être atteint "sans pour autant mettre la santé humaine en danger", à travers la surutilisation des antibiotiques pour augmenter la production".