Le mouvement des "gilets jaunes", qui s'élève contre la hausse des prix du carburant, a enflammé samedi les réseaux sociaux qui servent d'espaces idoines, même virtuels, pour exprimer le ras-le-bol fiscal des Français. Le mouvement, fort par sa forme inédite et apolitique, est un mouvement de protestation apparu en France à la fin du mois d'octobre et effectif en novembre 2018, rappelle-t-on. Sa contestation s'est élargie à la question du pouvoir d'achat des classes moyennes et populaires, notamment rurales et périurbaines. Des violences ont éclaté dans la matinée sur les Champs-Elysées à Paris, l'une des plus belle avenue du monde, entre les "gilets jaunes" et les forces de l'ordre, offrant une image d'insurrection en plein cœur de Paris. Au moment où la "bataille" des Champs-Elysées se poursuit entre les manifestants, infiltrés par des groupes de l'ultra-droite, et les forces de l'ordre, les réseaux sociaux, d'où le mouvement a émergé, sont devenus un véritable champ de bataille à travers lesquels politiques, citoyens et manifestants, ceux-là même qui ont reçu des instructions de tout filmer et diffuser, s'expriment et livrent leurs impressions. Marine Le Pen, président du Rassemblement national (RN, extrême droite), a choisi Twitter pour répondre au ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, qui l'a accusée d'avoir encouragé des manifestations sur les Champs-Elysées, un périmètre interdit par la préfecture de police où elle a déployé un dispositif sécuritaire. "J'avais demandé au gouvernement pourquoi il n'autorisait pas les #GiletsJaunes à manifester sur les Champs-Elysées. Aujourd'hui M. @CCastaner utilise cette question pour me cibler. C'est minable et malhonnête à l'image de l'auteur de cette manipulation politicienne", a-t-elle déclaré sur son compte twitter. De nombreuses personnes ont vivement critiqué les propos du ministre qui a voulu, selon eux politiser le mouvement des "gilets jaunes", pourtant soutenus par plus de 70 % des Français. Les intervenants sur Twitter ont dénoncé son "intention" d'apparenter un mouvement "pacifique et pacifiste" aux groupes violents de l'ultra-droite. Le leader de la France insoumise (LFI, gauche), Jean-Luc Mélenchon, a réagi également aux propos du ministre de l'Intérieur en indiquant que ce dernier "voudrait que la manifestation des #GiletsJaunes soit d'extrême droite et peu nombreuse". Pour lui, "la vérité est que c'est la manifestation massive du peuple. Et ça, c'est la fin pour Castaner", appelant à "ne pas se laisser intimider par la macronie". Sur son compte, Christophe Castaner a twitté en soulignant que les forces de l'ordre "avaient parfaitement anticipé la mobilisation parisienne", précisant qu'elles "font usage de moyens d'intervention adaptés pour disperser les assaillants". Pour sa part, le sénateur Bruneau Retailleau (droite) a estimé sur son compte Twitter que "ce n'est pas en stigmatisant les manifestants qui pour l'immense majorité sont non violents que le gouvernement parviendra à sortir de cette crise. C'est en les écoutant et en rangeant la matraque fiscale". Par ailleurs, même les médias ont investi, de façon générale, les réseaux sociaux en diffusant en temps réel leurs news, interviews et images. Cependant, ces réseaux sociaux, en tant que nouveaux médias, ne sont pas démunis de Fake news, fausses informations, comme celles qui annoncent, par exemple, qu'un groupe de "gilets jaunes" auraient réussi à pénétrer au palais présidentiel. Sur un autre plan, les membres du mouvement des "gilets jaunes" abondent les réseaux sociaux par des informations et des images sur leurs actions à travers le territoire français. On apprend, par exemple, que "près de 200 radars habillés de #GiletsJaunes sur toute la #France. Un manque à gagner de presque 18 millions d'euros", une information soutenue par des photos. D'autres font état des différents blocages de la circulation à travers les régions françaises.