La manifestation non autorisée du mouvement de contestation appelé "Gilets jaunes" en France a tourné à l'affrontement à Paris, où les forces de sécurité ont usé des gaz lacrymogènes au niveau de l'avenue des Champs-Elysées, rapportent les médias français et selon les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. Des affrontements ont aussi eu lieu dans les autres villes françaises, où les gilets jaunes ont lancé hier "l'acte 2" de leur mouvement qui a enregistré des centaines de blessés depuis le début de la protesta, il y a une semaine, en signe de contestation contre la hausse des prix du carburant. La société de transport parisien RATP a décidé, en milieu de journée, de suspendre la desserte de certaines stations de métros, proches des lieux d'affrontements et des manifestations, lit-on sur Twitter. Prétextant l'absence d'un interlocuteur désigné du mouvement, le gouvernement français continue de faire la sourde oreille face aux revendications des gilets jaunes, dont le mouvement a fait des émules en Belgique. Selon le quotidien francilien Le Parisien, plusieurs arrestations ont eu lieu dans la matinée, citant des sources officielles. Réagissant à ces évènements, le leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a dénoncé le ministre de l'Intérieur en déclarant sur son compte Twitter que "Castaner voudrait que la manifestation des gilets jaunes soit d'extrême droite et peu nombreuse. La vérité est que c'est la manifestation massive du peuple. Et ça, c'est la fin pour Castaner". Dans les départements d'Outre-Mer, notamment sur l'île de la Réunion, les autorités ont déployé des soldats après les violents affrontements et les incidents qui ont émaillé les manifestations de la semaine dernière. Ce mouvement des gilets jaunes est révélateur de la situation socioéconomique de la classe moyenne en France, dont le pouvoir d'achat ne cesse de s'éroder en raison des politiques économiques adoptées ces dernières années et d'une désindustrialisation massive dans l'Hexagone. Interrogée hier par un journaliste du quotidien Le Monde, un ancien agent de la police nationale française a témoigné : "Ma maman est handicapée et vit avec 900 euros par mois. J'ai quitté la police car nous n'avons aucune reconnaissance. Quant à la transition écologique, c'est une mascarade. Les choses doivent changer !" Autrement dit, le débat est loin d'être lié seulement à la question de la protection de l'environnement en France, mais il est en relation directe avec la politique d'Emmanuel Macron, accusé par ses détracteurs d'être au service de la finance et des plus riches. Lyès Menacer