Le président de la Fédération nationale de la Grande mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a indiqué dimanche à Paris que les musulmans de France ont décidé d'œuvrer "par eux-mêmes et pour eux-mêmes" à une "véritable" représentation et à une "solide" structuration de leur culte. Les musulmans de France, "lassés" par tant de projets "avortés" d'organisation de l'islam en France, ont décidé d'œuvrer "par eux-mêmes et pour eux-mêmes" à une "véritable" représentation et à une "solide" structuration de leur culte dans un rapport de confiance avec les autorités françaises, a-t-il expliqué dans une intervention au congrès des musulmans de France, organisé par le Conseil français du culte musulman (CFCM) à l'Institut du monde arabe (IMA). Il a ajouté qu'ils revendiquent, en ce moment "décisif" pour l'avenir de l'islam en France, l'indépendance du culte musulman comme "principe préliminaire" à toute discussion sur son organisation, avertissant que "toute tentative de modifier les rapports clairs et fondamentaux entre les religions et l'Etat, tout ingérence d'une administration ( ) entraîneraient notre opposition farouche". Pour lui, il faut avancer vers un horizon "nouveau" en citant trois grands défis: la départementalisation du CFCM avec l'intégration de la jeunesse et la femme dans sa composante, l'autonomie financière en rappelant la création de l'Association française de soutien du culte musulman (AFSCM), et la formation des imams et des aumôniers. Enfin, il a tenu à rassurer que le culte musulman "n'est pas un danger pour la France", indiquant que la stigmatisation de l'islam et des musulmans est un "risque majeur".