L'équipe d'observateurs des Nations unies chargés de consolider la trêve dans le port stratégique yéménite d'al Hodeida, dans le cadre du renforcement du processus de paix, a entamé lundi sa mission d'observation, une semaine après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu dans cette ville conformément à l'accord de Stockholm signé, il y a une semaine, entre le gouvernement et le mouvement Ansarallah (Houthis). Lors de son premier passage lundi au port d'al Hodeida, à l'ouest du Yémen, le chef des observateurs, le général néerlandais à la retraite Patrick Cammaert, a appelé encore une fois les belligérants au "respect de la trêve" conclue en Suède mi-décembre courant. Le chef des observateurs a fait le tour du port et constaté "les traces des pilonnages", a déclaré le directeur-adjoint de cette installation, Yahia Charafeddine, cité par des médias. Selon Charafeddine, le responsable onusien a affirmé aux responsables du port "la détermination" de la communauté internationale, à "mettre fin" au conflit au Yémen, une guerre qui a été "oubliée durant des années". Il a insisté, selon la même source, sur l'"application de l'accord" de cessez-le-feu entériné par une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, votée vendredi à l'unanimité de ses membres. Le général néerlandais envisage de consacrer le reste de la journée à des visites sur les lignes de front entre Houthis et forces pro-gouvernementales autour d'al Hodeida. Patrick Cammaert est arrivé dimanche à Hodeida, accompagné d'une équipe réduite d'observateurs au lendemain d'une rencontre avec le gouvernement, dans le cadre de ses efforts pour convaincre les belligérants de respecter la trêve. Selon l'ONU, il doit présider mercredi, la première réunion du Comité mixte (rebelles-gouvernement) chargé de mettre en œuvre la trêve mais aussi le retrait des combattants des ports d'al Hodeida, de Salif et de Ras Issa par lesquels passent l'essentiel de l'aide humanitaire et des importations alimentaires du Yémen. Samedi, le général Cammaert est arrivé à Aden (sud), où est basé le gouvernement reconnu par la communauté internationale. Il avait "pressé" l'exécutif yéménite et la coalition militaire conduite par l'Arabie saoudite qui le soutient "de faire respecter la trêve" à Hodeida "et de coopérer afin d'assurer l'acheminement de l'aide humanitaire", selon l'ONU. L'Onu insiste sur le respect du cessez-le-feu Vendredi, le Conseil de sécurité de l'Onu a adopté à l'unanimité la résolution 2451 pour l'envoi d'observateurs civils au Yémen pour notamment sécuriser le fonctionnement du port d'al Hodeida, principal front de la guerre, et superviser l'évacuation des combattants de cette ville. Le texte autorise l'Onu à "établir et à déployer, pour une période initiale de 30 jours à compter de l'adoption de la résolution", et insiste sur "le plein respect par toutes les parties du cessez-le-feu décrété pour la province de Hodeida", entré en vigueur mardi dernier. Cette résolution venue après près de quatre années de conflit, a été qualifiée de "pas important" par le mouvement Ansarallah (Houthis), alors que le gouvernement yéménite a réaffirmé son "engagement à respecter l'accord" de Suède, et travailler "dans un esprit positif" avec l'Onu afin de trouver un accord politique durable à la crise. Le 13 décembre, des délégations du gouvernement et des éléments des Houthis ont conclu un accord en Suède, sous l'égide de l'ONU, prévoyant de cesser immédiatement les hostilités à al Hodeida, le principal front dans le conflit ces derniers mois, ainsi que le retrait des ports de la ville. Le retrait complet et mutuel de l'ensemble des forces qui se trouvent à al Hodeida et dans ces trois ports sera achevé en une période maximum de 21 jours après l'entrée en vigueur de la trêve, conformément à l'accord. Mais des combats et des raids aériens s'étaient poursuivis sporadiquement dans la ville par où transite l'essentiel de l'aide et des importations alimentaires du Yémen, alors que les deux forces rivales se sont mutuellement accusées d'avoir violé le cessez-le-feu. Le conflit au Yémen a fait plus de 10.000 morts et provoqué la pire crise humanitaire au monde selon l'ONU.