Les approches scientifiques et académiques des chercheurs et spécialistes dans les domaines scientifiques et juridiques constituent "le défi principal" à condamner la France coloniale pour ses crimes nucléaires perpétrés dans le Sahara algérien, ont indiqué les participants à un séminaire national de doctorants, tenu mercredi à Reggane (Sud d'Adrar). Les intervenants, universitaires et juristes, ont estimé que "la dissimulation des informations liées aux explosions nucléaires perpétrées dans le Sahara algérien par les autorités coloniales françaises appelle les chercheurs et hommes de sciences algériens à prendre l'initiative pour dévoiler la vérité sur ces crimes odieux et leurs effets sur l'homme et l'environnement, afin de condamner la France coloniale pour sa responsabilité juridique dans ces explosions". Le spécialiste en Droit, Abdelkader Mehdaoui (université d'Adrar), a indiqué que la communauté internationale a été solidaire avec l'Algérie contre le colonialisme français, -avant même que ce dernier ne mène ces explosions sur le sol algérien-, à la lumière de la résolution onusienne de 1959 appelant à l'arrêt des essais nucléaires français dans le Sahara algérien du fait de ses effets dévastateurs sur l'homme. Appel onusien qui n'a ni inquiété ni embarrassé les autorités coloniales, a-t-il relevé. Le conférencier a, en outre, appelé l'Algérie et les organisations internationales à "assumer leur responsabilité et à trouver les voies permettant de confirmer ces crimes nucléaires commis contre l'homme et l'environnement et leur impact qui perdure, pour interpeller la France sur ses crimes et arracher sa reconnaissance de ces crimes." Djamel Belferdi, du centre universitaire de Barika (Batna), a évoqué les différentes recherches et études scientifiques ayant traité les crimes nucléaires de la France coloniale en Algérie. Le conférencier a expliqué que ces études ont donné lieu à des réactions et réponses scientifiques du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) ainsi que du Centre d'études et de recherches liées au mouvement national et à la révolution du 1er Novembre 1954 qui a organisé moult conférences, dont les travaux ont été imprimés en 2003 pour servir de documents scientifiques sur le thème pour les spécialistes, les chercheurs et les juristes. Le président de l'association "13 février 1960", El-Hamel Sid-Ameur, a estimé, de son côté, qu'il est de la responsabilité historique de la France d'assainir la région des résidus nucléaires engendrés par ces explosions, en vue de donner espoir à la population de vivre dans un environnement sain de radioactivité nucléaire. M. Sid-Ameur a invité aussi les chercheurs, les académiciens et les organismes concernés à lever "l'ambigüité" entretenue sur ces abominables crimes par leurs auteurs, ajoutant que "la science reste la seule voie pour traiter ces profondes et longues blessures". Initiée par le département des sciences humaines, le laboratoire de Droit et de développement local de l'université d'Adrar, en coordination avec l'association "13 février 1960", cette rencontre, qu'a abritée la bibliothèque publique de lecture de la commune de Reggane, a permis aux participants d'animer une série de thèmes afférents notamment aux "rapports entre les explosions nucléaires et la nosophobie, engendrée par la radioactivité dans la région de Reggane", "la responsabilité internationale des préjudices engendrés par les explosions nucléaires françaises dans le Sahara algérien" et "les répercussions des explosions nucléaires sur la nappe hydrique".