Plusieurs dizaines de milliers de citoyens sont sortis dans la rue pour le sixième vendredi consécutif, à travers les wilayas du pays, pour réclamer un "changement du système" et des "réformes politiques profondes". Dans le Centre du pays, à Blida, Chlef, Ain Defla, Médéa et Djelfa, des milliers de citoyens ont sillonné les principales artères de ces villes, en déployant l'emblème national et en réclamant le "respect de la Constitution et de la volonté du peuple". Des marches pacifiques ont eu lieu également à Tizi-Ouzou, Bouira, Bejaia et Boumerdes où les manifestants ont rejeté la proposition appelant à l'application de l'article 102 de la Constitution, tout en scandant "Djeich Chaab Khawa khawa" (Armée et la peuple sont frères). Dans l'Est du pays, les marcheurs ont réclamé, entre autres revendications, le respect de la Constitution conférant au peuple la source de la souveraineté. A Constantine, Oum El Bouaghi, Khenchela, Mila, Guelma, El Tarf, Biskra et Batna, des milliers de citoyens, hommes, femme et enfants dont certains drapés de l'emblème national, ont convergé de tout part, juste après la prière de vendredi, vers le centre ville de ces wilayas brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire "Le peuple est source de toute souveraineté". Encadrés par un dispositif de sécurité, ces milliers de manifestants ont également exprimé leur rejet de l'application de l'article 102 de la Constitution et réclamé le départ du président du Conseil de la Nation. L'article 102 stipule que "lorsque le président de la République, pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l'impossibilité totale d'exercer ses fonctions, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit, et après avoir vérifié la réalité de cet empêchement par tous moyens appropriés, propose, à l'unanimité, au Parlement de déclarer l'état d'empêchement". Par ailleurs, la mobilisation populaire n'a pas faibli au sixième vendredi à Annaba où une marrée humaine s'est rassemblée sur le cours de la Révolution. Une immense banderole a été déployée sur laquelle était notamment écrit : "Art 102 dépassé" et "Un gouvernement de compétences nationales approuvées par le peuple".