Créée en 2009, l'association "Tawassol" pour l'enseignement et l'intégration des enfants autistes de la wilaya d'Oum El Bouaghi multiplie les efforts pour combler le manque existant en matière de prise en charge des enfants autistes. Tawassol procède à un diagnostic précoce de l'autisme, qui est un trouble du développement social et d'interaction, afin de réduire ses méfaits et d'assurer un accompagnement adéquat à cette catégorie d'enfants, affirme son président Laid Boumedjou, à la veille de la journée mondiale de la santé. Il explique que l'élément déclencheur qui l'a incité à donner naissance à cette association, à même d'atténuer "quelque peu" les souffrances des enfants autistes, a été l'atteinte de l'un de ses enfants d'autisme et les difficultés rencontrées pour établir un diagnostic qui a nécessité de le faire examiner par de nombreux spécialistes dans plusieurs wilayas. "Les neuropsychiatres, les psychologues et les orthophonistes, ainsi que les parents et les membres de la famille, doivent jouer un rôle axial dans le diagnostic de l'autisme chez les enfants qui constitue, avant tout, un trouble du comportement communicationnel chez les personnes qui en sont atteintes", a-t-il précisé. M.Boumedjou explique que son association œuvre, par le biais d'activités quotidiennes et circonstancielles, à inculquer aux enfants autistes des procédés de communication et d'apprentissage spécifiques. Parmi les défis relevés par Tawassol, le diagnostic précoce et précis que ce soit pour les enfants dont le trouble est confirmé ou ceux suspectés de présenter des troubles proches de l'autisme. Un réel défi que M. Boumedjou considère comme "le principal axe et le plus difficile" du programme de travail de l'association qui active en coordination avec l'Association nationale Autisme Algérie. Tawassol aspire à assurer l'encadrement des enfants atteints de ce trouble et à se pencher davantage sur les problèmes liés au diagnostic en coordonnant les efforts avec les acteurs du secteur de la santé, tels que les médecins, les psychologues, les orthophonistes et les éducateurs, explique son président. A cet effet, l'association a initié, en 2018, une formation de trois jours, supervisée par le Pr. Mohamed Hadbi de l'université d'Oran, au profit du personnel spécialisé relevant de la direction de l'action sociale (DAS). M.Boumedjou relève qu'à l'issue de cette formation, ce neuropsychologue praticien est arrivé à la conclusion qui a confirmé "l'absence de diagnostic avéré de l'autisme en sus d'une déficience d'évaluation du degré d'autisme". Le spécialiste avait préconisé "la nécessité de procéder à un nouveau diagnostic des cas d'autisme et de déterminer le degré de sévérité de ce trouble, en vue d'adapter la prise en charge en fonction de chaque enfant". Des efforts accrus pour le suivi des enfants autistes Les enfants autistes sont suivis au niveau de plusieurs établissements spécialisés relevant du secteur de l'action sociale, dont le centre psychopédagogique de la ville d'Oum El Bouaghi qui prend en charge plus de 30 enfants autistes, 20 en demi-pension et 11 bénéficiant de quelques heures d'enseignement spécifique, a indiqué chérif Kateb, directeur de l'établissement. S'agissant de la prise en charge psychologique, pédagogique et comportementale des enfants autistes dans ce centre, Khaouilda Amri, spécialiste en pédagogie, affirme que "l'absence d'interaction est le problème le plus saillant dont souffrent les autistes". Dans le cadre de l'intégration sociale normale de l'enfant, la prise en charge repose sur des programmes pédagogiques spéciaux comme par exemple des activités conjuguant les couleurs, les formes et autres outils éducatifs, relève-t-il. Pour l'orthopédiste Khaoula Fellah, il est "important d'établir un diagnostic le plus précis possible de l'autisme", car, a-t-elle dit, il existe des troubles comportementaux et de maladies dont les symptômes ressemblent beaucoup à ceux de l'autisme.