L'ONU a obtenu un accord final des belligérants de la crise au Yémen pour un retrait des combattants de la ville portuaire de Hodeida, a affirmé lundi au Conseil de sécurité l'émissaire onusien Martin Griffiths, sans en préciser la date. Ce retrait est l'un des éléments clés de la trêve à Hodeida, obtenue début décembre en Suède par l'ONU, mais qui n'a jamais été appliqué. "Les deux parties ont maintenant accepté un plan de redéploiement détaillé", a déclaré Martin Griffiths. Le port de Hodeida, par lequel transite la majorité de l'aide humanitaire internationale envoyée au pays en crise menacé par la famine, est contrôlé par le mouvement Ansarallah (Houthis). Le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, Mark Lowcock, a indiqué que les Nations unies n'avaient toujours pas accès aux entrepôts à grains Red Sea Mills à Hodeida, dans une zone sous contrôle gouvernemental dans l'ouest du Yémen. Le contenu de ces silos pourrait nourrir 3,7 millions de personnes pendant un mois, selon l'ONU. Mark Lowcock a aussi indiqué que l'ONU constatait un nouveau "pic" de l'épidémie de choléra dans le pays. "Le choléra touche toutes les familles yéménites, directement ou indirectement", a-t-il dit, avant d'appeler les bailleurs de fonds "à traduire leurs paroles en actes et débloquer le plus rapidement possible" de l'argent pour poursuivre l'aide humanitaire au Yémen. La représentante spéciale du secrétaire général pour les enfants dans les conflits armés, Virginia Gamba, a pour sa part affirmé que "les violences touchant les enfants atteignaient des niveaux inacceptables". Entre avril 2013 et fin 2018, "plus de 3.000 enfants ont été recrutés et utilisés" dans des combats et "les recrutements continuent sans relâche", a-t-elle précisé, indiquant que "deux tiers des enfants recrutés" l'étaient par les Houthis. "Plus de 7.500 enfants ont été tués" dans la guerre, a-t-elle encore indiqué, en annonçant la publication prochaine d'une étude de l'ONU sur les enfants et le Yémen. Dans un rapport lundi, l'ONG Crisis Group appelle les Etats-Unis à continuer à réduire leur soutien à la coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite, seul moyen selon l'organisation d'aller vers une fin de guerre. Cette coalition appuie le gouvernement yéménite depuis 2015 sans avoir réussi à mettre un terme à un conflit qui a fait au moins 10.000 morts et créé la pire crise humanitaire actuelle dans le monde.