La Haute Représentante de l'Union européenne et les ministres des Affaires étrangères de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni ont rejeté samedi la décision américaine de ne pas proroger les dérogations concernant le commerce de pétrole avec l'Iran, exprimant leur "regret et préoccupation". "Nous, Haute Représentante de l'Union européenne et ministres des Affaires étrangères de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni, prenons note avec regret et préoccupation de la décision des Etats-Unis de ne pas proroger les dérogations concernant le commerce de pétrole avec l'Iran", a indiqué une déclaration commune rendue publique par le Quai d'Orsay. Ils ont également noté "avec préoccupation" la décision de ne pas renouveler intégralement les exemptions concernant certains projets de non-prolifération nucléaire dans le cadre du Plan d'action global commun (Joint Comprehensive Plan of Action, JCPoA), estimant que la levée des sanctions relatives aux questions nucléaires est un "élément essentiel" du Plan d'action global commun. "Elle vise à avoir un impact positif non seulement sur les relations commerciales et économiques avec l'Iran, mais surtout sur la vie des citoyens iraniens", ont-ils expliqué, regrettant "profondément" la réimposition de sanctions par les Etats-Unis après leur retrait du Plan d'action global commun. Ils se disent "profondément convaincus" que le Plan d'action global commun est "essentiel" pour accroître la stabilité et la sécurité dans la région du Moyen-Orient, soulignant leur "attachement constant" au Plan d'action global commun, "élément crucial" du régime global de non-prolifération nucléaire et "essentiel pour notre sécurité nationale et européenne partagée". L'UE et les MAE des trois pays indiquent que le Programme d'action commun "fonctionne et remplit son objectif, comme l'a confirmé l'Agence internationale de l'énergie atomique dans 14 rapports", exprimant leur détermination à "poursuivre les efforts, avec d'autres partenaires européens, pour permettre la poursuite du commerce légitime avec l'Iran, notamment par l'opérationnalisation de la structure INSTEX". Vendredi, les Etats-Unis ont annoncé de nouvelles "restrictions" au programme nucléaire civil iranien pour renforcer sa "pression maximale" contre Téhéran, tout en renouvelant les autorisations pour trois projets en cours dans le cadre de l'accord de 2015, dont Donald Trump s'est retiré. "A compter du 4 mai, toute assistance pour étendre la centrale nucléaire de Bouchehr au-delà de son réacteur existant", construit par la Russie, "sera passible de sanctions" américaines, a annoncé la porte-parole du département d'Etat américain Morgan Ortagus dans un communiqué.