Le ministère du Commerce travaille sur l'élaboration d'une nouvelle feuille de route pour le renforcement du contrôle aux frontières, a indiqué samedi le ministre du Commerce Said Djellab. Cette feuille de route, qui offre des réponses à la question de "comment adapter, de façon continue, les inspections aux frontières aux mutations observées dans le monde, en matière de technologie et de multiplicité des produits et des dispositifs", touche à tous les aspects de ce contrôle, a précisé le ministre qui présidait une rencontre nationale des chefs d'Inspections aux frontières du ministère. Il s'agit d'abord, selon lui, de revoir l'organisation du contrôle aux frontières de manière à relier les inspections aux autres services de contrôle (Douanes, ministères ). Le deuxième aspect, poursuit M. Djellab, porte sur la numérisation du contrôle aux frontières pour permettre la mise en place d'un système d'alerte en temps réel qui permette de détecter rapidement les produits susceptibles de nuire à la santé du consommateur et à l'économie nationale. Une telle numérisation permettra également une interconnexion entre les inspections elles-mêmes. Il y aura, par la même, une standardisation et une codification des procédures avant d'arriver à la numérisation. Le troisième point du nouveau dispositif est relatif au renforcement des moyens humains et techniques des inspections, chacune selon son importance, a-t-il ajouté. "L'inspection d'Alger, par exemple, traite 60% des flux des importations, elle doit par conséquent avoir plus de moyens qu'une inspection moins importante", a-t-il dit. L'autre point inscrit dans ce cadre consiste à la formation et au recyclage des inspecteurs pour les mettre à niveau avec les nouvelles exigences en la matière. La cinquième réforme inscrite est l'élargissement de la nature de contrôle assuré par les inspecteurs aux frontières. Basé actuellement sur le contrôle documentaire à hauteur de 70%, ce contrôle devrait passer par des laboratoires de contrôle de la qualité et participer même au contrôle économique assuré par les services des Douanes. "Les inspecteurs ne doivent pas se limiter au contrôle de la qualité à travers le contrôle documentaire. Ce contrôle sera plus fiable puisqu'il passera par des laboratoires de contrôle de la qualité certifiés par l'organisme algérien d'accréditation ALGERAC", a avancé le ministre. En plus du LNE (Laboratoire national d'Essai), "Nous aurons un réseau de laboratoires publics et privés accrédités", a-t-il ajouté. Pour bien mener cette tâche, le ministère compte recourir à la procédure appelée "la reconnaissance mutuelle" des laboratoires, selon laquelle l'Algérie reconnait le contrôle assuré par un laboratoire du pays du fournisseur en contrepartie d'une reconnaissance de ses laboratoires chez le même pays. Ce contrôle d'avant-expédition permettra ainsi d'alléger le contrôle aux frontières en Algérie, selon lui. L'Algérie importe annuellement pour 46 milliards de dollars dont 50% proviennent de l'Union Européenne. Le pays compte 35 points de contrôle frontalier au sein des ports, aéroports, frontières terrestres et zones sous-douane. Lors de la rencontre, les Directeurs régionaux du Commerce d'Alger, Annaba, Sétif, Batna, Oran, Saida, Bechar et Ouargla ont présenté des points de situation sur le contrôle aux frontières au niveau de leurs régions. Interrogé par ailleurs par l'APS pour savoir si le mécanisme juridique pour relancer l'importation des véhicule de moins de trois ans a été défini, M. Djellab a précisé que ce dossier était encore au stade d'ouverture. "Le Premier ministre nous a chargés de cette mission, nous sommes dans l'étape d'ouverture du dossier. Il y a beaucoup d'intervenants sur ce dossier et, une fois que nous l'aurons préparé, nous passerons à l'étape suivante", a-t-il enchainé.