Le Commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine (UA), Smail Chergui, a déclaré mardi que la Libye était devenue le théâtre d'une guerre par procuration entre acteurs extérieurs défendant leurs propres intérêts nationaux. "La situation est encore compliquée par le fait que la Libye est devenue essentiellement un champ de bataille par procuration entre certains acteurs extérieurs qui défendent leurs intérêts nationaux par le biais de mandataires locaux ", a indiqué Smail Chergui lors d'un briefing au Conseil de sécurité sur la Libye. Le commissaire de l'UA qui s'exprimait par vidéo conférence depuis Addis Ababa, a relevé qu'il était impératif pour la communauté internationale de reconnaître "l'ingérence extérieure toxique sans précédent en Libye". Ces acteurs extérieurs ont contribué à inonder la Libye d'armes, créant un environnement propice au développement de l'activité des groupes terroristes, a indiqué M. Chergui. "Ces interférences aggravent la situation déjà instable sur le terrain ", a-t-il alerté en lançant un appel aux différents acteurs à " œuvrer dans l'intérêt du peuple libyen et de la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Libye ". S'adressant au Conseil de sécurité, Salamé a soutenu que les Libyens ont besoin d'une communauté internationale qui travaille de concert pour atténuer leurs divisions et non pas les amplifier. "Un avenir meilleur est encore possible mais nous devons tous être saisis de l'urgence de l'instant, alors que les lignes de front demeurent à la périphérie de Tripoli et avant que les combats ne se propagent", a-t-il estimé. L'émissaire de l'ONU a insisté sur le respect de l'embargo sur les armes, relevant que les armes continuent d'affluer vers les deux pouvoirs rivaux de l'est et de l'ouest. "Sans un mécanisme d'application robuste, l'embargo sur les armes imposé à la Libye sera une blague cynique", a déclaré l'émissaire onusien regrettant que certains pays continuent d'alimenter ce conflit sanglant. Les experts du Comité des sanctions concernant la Libye, présidé par la suède, évoque des violations manifestes de l'embargo par les Emirats arabes unis et l'Egypte qui soutiennent le chef de l'ANL, Khalifa Haftar. Les milices affiliées au GNA ont reçu le 18 mai une trentaine de véhicules blindés de la Turquie pour contrer l'offensive de Haftar sur Tripoli.