Le président de l'Observatoire nationale contre l'islamophobie en France, Abdallah Zekri, a été victime mardi soir d'un acte islamophobe, a-t-on appris mercredi auprès du concerné. En effet, Abdallah Zekri, membre du Conseil français du culte musulman (CFCM), a trouvé dans sa boîte aux lettres une tranche de viande porcine. Il n'est pas à sa première attaque puisqu'il a été déjà visé en octobre 2013 de tags racistes avec des croix gammées sur les murs de son domicile et des inscriptions "Islam dehors, Arabes dehors ". "J'ai également reçu beaucoup de lettres de menace de mort et d'insultes racistes et islamophobes", a-t-il déclaré à l'APS, ajoutant que beaucoup en France "sont dérangés par mon franc-parler dans la défense de l'islam et des musulmans, même au sein de la classe politique". Le CFCM a condamné, dans un communiqué signé par son président Ahmet Ogras, cette "agression islamophobe" qui démontre, à côté d'autres actes islamophobes, "à quel point les actes antimusulmans se sont banalisés ces dernières années dans notre pays". "M. Abdallah Zekri, de par son franc-parler et son engagement en faveur des victimes d'actes racistes, dérange les groupuscules islamophobes", a ajouté le CFCM qui dit faire confiance à la justice pour "élucider dans les plus brefs délais cette affaire". Pour sa part, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a indiqué que dans cette période de jeûne du mois de ramadhan, l'intention "particulièrement dégoûtante" des auteurs de cet acte est "un geste sciemment provocateur" destiné à "offenser une personne dans sa foi". "Nous dénonçons et condamnons énergiquement les auteurs et demandons aux autorités de protéger la liberté religieuse de chacun contre de tels actes islamophobes", a-t-il affirmé dans un communiqué. Au cours de la première semaine de ramadhan, une dizaine de tombes musulmanes ont été profanées à Draguignan dans le Var, suscitant l'indignation des musulmans de France et de vives condamnations des représentants du culte musulman de France, rappelle-t-on. En avril dernier, trois lieux de culte musulman avaient fait l'objet d'actes islamophobes où des individus écrits sur les murs des tags antimusulmans. Les auteurs de tags sur les murs et façades des mosquées ont invité les musulmans à quitter la France, alors que l'islam est la deuxième religion en France. Au cours du congrès des musulmans, tenu en décembre dernier à Paris, Abdallah Zekri avait déploré que les plaintes déposées suite à des actes islamophobes sont "souvent classées sans suite", dénonçant également "la politique de deux poids deux mesures". Il avait également évoqué la "forte inquiétude" des musulmans face à la montée de la cyber-haine à leur encontre.