Une virulente tribune publiée en France dénonçant «un nouvel antisémitisme» et appelant à expurger certains passages du Coran a provoqué l'indignation de responsables musulmans, qui ont dénoncé hier un «procès injuste et délirant» instruit contre leur religion. «Le procès injuste et délirant d'antisémitisme fait aux citoyens français de confession musulmane et à l'islam de France à travers cette tribune présente le risque patent de dresser les communautés religieuses entre elles», a réagi le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, dans un communiqué. «Les citoyens français de confession musulmane, majoritairement attachés aux valeurs républicaines, n'ont pas attendu (cette) tribune (...) pour dénoncer et combattre, depuis des décennies, l'antisémitisme et le racisme antimusulman sous toutes ses formes», a affirmé M.Boubakeur. Le président de l'Observatoire national contre l'islamophobie, Abdallah Zekri, a condamné un débat «nauséabond et funeste». «Des hommes politiques sur le déclin et en mal de reconnaissance médiatique ont trouvé dans l'islam et les musulmans de France leur nouveau bouc émissaire», a-t-il relevé. Les responsables musulmans ont tous rejeté la virulence des termes du manifeste et l'opprobre jeté sur l'islam. «Cette tribune est un non-sens, un hors-sujet. La seule chose à laquelle on adhère, c'est qu'on doit tous être ensemble contre l'antisémitisme», a déclaré Ahmet Ogras, président du Conseil du culte musulman (Cfcm).