Même s'il n'est pas l'apanage du mois de Ramadhan car érigé comme règle de conduite le restant de l'année, force est de constater que le gaspillage, notamment du pain, s'accentue à Ain Defla durant ce mois sacré, éloignant l'acte de jeûner de sa véritable finalité. Alors que le bon sens voudrait qu'il réduise sensiblement durant ce mois d'abstinence, de dévotion et de transcendance, le gaspillage, dopé par le jeûne et l'augmentation de la propension à l'achat, explose pendant cette période, contredisant de manière flagrante l'esprit même du troisième pilier de l'Islam. Le Ramadhan rime désormais avec la consommation effrénée et la hausse des dépenses, des pratiques qui, à coup sûr, ternissent l'image de marque des musulmans, vidant l'acte de de jeûner de son sens et le réduisant à une simple formalité. Pour nombre de personnes rencontrées par l'APS à Aïn Defla, le sentiment de faim occasionné par le jeûne conduit à des dépenses irraisonnées, "le jeûneur obéissant à sa gourmandise, achète sans réfléchir, 3 ou 4 fois plus de pain que ce dont il a réellement besoin", ont-ils soutenu à l'unisson. Selon eux, cette situation aiguise les appétits des boulangers qui innovent en matière de confection de pain dans le but manifeste d'attirer le consommateur et de l'inciter à acheter. Même les enfants se mettent de la partie, prenant d'assaut les places publiques et les marchés en vue d'y proposer diverses formes de pain traditionnel aussi alléchantes les unes que les autres. "D'aucuns ont tendance à assimiler le mois de Ramadhan à une période festive ou récréative alors qu'en réalité, il doit être consacré à la dévotion compte tenu des mérites et bénédictions inestimables qu'il accorde", a-t-il observé. Il a souligné qu'en s'abstenant de manger et de boire, le musulman aspire à maîtriser ses désirs afin de s'élever spirituellement pour atteindre la piété comme enseigné par le Saint Coran. " Au lieu de dépenser de l'argent pour l'achat de produits alimentaires qui, tout compte fait, prendront le chemin des poubelles, n'est-il pas plus judicieux d'offrir ces sommes aux démunis qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts?", s'est interrogé M. Zitouni.