Les dépôts bancaires du secteur des hydrocarbures ont fortement augmenté en 2018, passant à 1.575,2 milliards de dollars (mds USD), contre 991,0 mds USD à fin 2017 (+58,95%), a indiqué lundi la Banque d'Algérie (BA). Cette forte hausse des dépôts du secteur des hydrocarbures est liée au remboursement par le Trésor d'une partie de ses dettes envers l'entreprise nationale des hydrocarbures, à raison de 452 mds USD, a expliqué la BA dans sa note de conjoncture pour le second semestre 2018. La masse monétaire (M2) s'est ainsi accrue de 11,18 % contre 8,38 % en 2017, a précisé la même source, ajoutant qu'hors dépôts en devises et dépôts du secteur des hydrocarbures, elle a augmenté de 7,79 %. Les dépôts en devises ont quant à eux augmenté de 19,70 %. Cette hausse des liquidités monétaires et quasi monétaires totales a plus concerné les dépôts à vue dans les banques qui ont augmenté de 19,36 % (y compris le dépôt de 452 milliards de dinars de l'entreprise nationale des hydrocarbures à la Banque d'Algérie) que les dépôts à terme (9,97 %), selon la Banque centrale. L'augmentation des dépôts au trésor et aux CCP, dont les encours sont beaucoup plus faibles que ceux des dépôts dans les banques, ont quant eux progressé, respectivement, de 14,12 % et 11,50 %. Quant à la circulation fiduciaire, son taux de progression a reculé encore à 4,3 % en 2018 (4,9 % en 2017) contre 14,2 % en 2014 et 9,5 % en 2016. La hausse des dépôts totaux dans les banques (y compris à la BA et hors dépôts en garantie) en 2018 s'est élevée à 14,6 % contre 13,1 % en 2017. Par secteur, cette hausse a été plus élevée pour les dépôts du secteur économique public (27,6 %), en raison de la forte augmentation des dépôts du secteur des hydrocarbures, que pour les dépôts des entreprises privées et des ménages (9,7 %). Baisse des réserves de changes exprimées en Dinars en 2018 Par ailleurs, et en contexte de légères dépréciations du cours de change, en moyenne mensuelle, de l'euro face au dollar entre décembre 2017 et décembre 2018 (3,8 %) et du dinar face au dollar (2,77 %), et en lien avec le déficit de la balance des paiements, les avoirs extérieurs nets, c'est-à-dire les réserves de change exprimées en dinars, ont diminué de 15,5 % en 2018. Ces réserves sont passées de 11.227,4 milliards de dinars en décembre 2017 à 9.482,8 mds DA à fin décembre 2018. Les crédits nets à l'Etat ont encore augmenté de 35,75 %, passant de 4.691,9 mds DA à fin décembre 2017 à 6.369,2 mds DA à fin décembre 2018, sous l'effet de l'augmentation des créances nettes de la Banque d'Algérie sur le Trésor qui passent de 1.967,4 mds DA à fin 2017 à 3.857,8 mds DA à fin 2018. La BA rappelle que l'encours du financement non conventionnel du Trésor par ses soins à fin décembre 2018, s'élève à 5.556,2 mds DA, en hausse de 3.371,2 mds DA par rapport à la fin 2017. Ce flux de financement non conventionnel pour l'année 2018 se répartit à raison de 900 mds DA au titre du financement du déficit budgétaire, 1.052 mds DA au titre du financement de la dette publique interne et 1.419,2 mds DA au titre du financement de l'investissement (FNI et AADL). Les crédits nets à l'Etat à 1677,3 mds DA En 2018, avec un flux net de 1.677,3 mds DA, les crédits nets à l'Etat, résultant du financement non conventionnel, contribuent plus que les crédits à l'économie (+1222,9 mds DA) à l'accroissement de la masse monétaire, indique la BA. La diminution des avoirs extérieurs nets a, par contre, constitué un facteur de diminution des liquidités monétaires détenues par les agents non financiers. La part des crédits au secteur public économique est passée de près de 48,6 % à fin décembre 2017 à 50,4 % à fin décembre 2018, alors que celle des crédits au secteur privé est passée de 51,4 % à 48,6 % dont 7,8 % aux ménages. Sur la base des situations mensuelles des banques, les crédits accordés au secteur économique public, rachats de créances non performantes déduits, ont atteint 5090,4 mds DA à fin décembre 2018 contre 4311,3 mds DA à fin décembre 2017, soit une hausse de 18,1 %. Les crédits accordés au secteur privé (entreprises et ménages) se sont accrus de 9,7 %, passant de 4.568,3 mds DA à fin décembre 2017 à 5.012,0 mds DA à fin décembre 2018, précise la BA. Les crédits accordés aux ménages, essentiellement des crédits hypothécaires, ont atteint 787,2 mds DA à fin décembre 2018 contre 656,7 mds DA de dinars à fin décembre 2017, soit une hausse de 19,9 % contre 22,4 % en 2017. L'évolution de la structure des crédits par maturité, rachats de créances déduits, indique la prédominance des crédits à long terme, principalement les crédits accordés aux entreprises publiques du secteur de l'énergie. Ainsi, la part des crédits à court terme est passée de 25,88 % à fin 2017 à 26,82 % à fin 2018, celle des crédits à moyen terme de 20,77 % à 16,97 % et celle des crédits à long terme de 53,35 % à 56,21 %. Après les baisses enregistrées en 2015 et 2016, la liquidité bancaire s'est relativement stabilisée après le lancement des opérations d"'open market" d'injections de liquidités à partir de mars 2017 pour ensuite croître fortement dès novembre 2017 après la mise en œuvre du financement non conventionnel. Elle a atteint 1.557,6 mds DA à fin 2018. La reprise, par la BA, des opérations d'"open market" d'absorption de la liquidité à diverses échéances, a "permis de maintenir la dynamique des transactions et pérenniser l'ancrage des taux d'intérêt du marché monétaire interbancaire sur le taux d'intérêt directeur", a fait savoir la même source.