Pour le 16e vendredi consécutif, les manifestants sont sortis nombreux dans des marches pacifiques à Alger pour réitérer leur attachement au changement radical, au départ de tous les symboles du système et l'instauration d'un Etat de droit. Les manifestants se sont regroupés dès la matinée au niveau de la Grande-Poste, Boulevard Colonel Amirouche, Avenue Pasteur, Place Maurice Audin et au niveau du Boulevard Zighout Youcef où un dispositif sécuritaire important a été déployé pour parer à tout débordement, ont constaté des journalistes de l'APS. Drapés de l'emblème national et arborant des portraits des martyrs de la Révolution du 1er novembre, les manifestants scandaient des slogans réclamant le départ de tous les symboles du système, en particulier les trois "B" (Bensalah-Bedoui-Bouchareb). Ces nouvelles manifestations interviennent au lendemain du discours du chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, dans lequel il a appelé à un "dialogue inclusif" pour trouver une issue à la crise politique que traverse le pays. Pour rappel, M. Bensalah avait invité la classe politique, la société civile et les personnalités nationales à opter pour la voie du "dialogue inclusif" en vue de "poser les jalons du processus de concertation que l'Etat s'emploiera à organiser dans les meilleurs délais, à débattre de toutes les préoccupations portant sur la prochaine échéance présidentielle, et partant, tracer une feuille de route devant aider à l'organisation du scrutin dans un climat d'entente et de sérénité". Dans leurs marches pacifiques, les manifestants ont affiché leur rejet à la tenue d'élections "sous la conduite des symboles du système" et réitéré leur attachement à l'instauration d'un Etat de droit où règne la démocratie et la transparence. Ils ont également scandé les slogans habituels appelant à la préservation de l'unité nationale et brandit des pancartes sur lesquelles ont pouvait lire: "Pas de régionalisme, nous sommes tous des frères", "Djeich-chaâb, khawa khawa" (Armée et peuple sont frères), "Silmya, silmya" (Pacifique, pacifique) ou encore "Djazair hora dimocratia" (Algérie libre et démocratique)". Ils ont aussi exprimé leur rejet à toute ingérence étrangère dans les affaires internes de l'Algérie. Cette journée de mobilisation, coïncidant avec la célébration de la fête de l'Aid El Fitr, a été marquée par des gestes de convivialité qui ont vu des citoyens distribuer gracieusement des gâteaux et des boissons aux manifestants dans une ambiance bon enfant. Il est à signaler, par ailleurs, que l'accès au parvis de la Grande-Poste, lieu symbolique du Hirak, est bloqué pour le troisième vendredi consécutif, de même que le tunnel de la Faculté et les voies menant vers le Palais du gouvernement pour parer à tout dérapage. Les manifestants ont commencé à se disperser aux environs de 17h dans le calme, cédant ainsi la place aux jeunes bénévoles qui, dans un geste de civisme et de citoyenneté, ont procédé au nettoyage des lieux des manifestations. A noter que l'APS diffuse des images et des vidéos de ces marches sur son site internet (www.aps.dz).