Les autorités maliennes ont renforcé le dispositif sécuritaire dans le centre du pays pour parer à toute attaque terroriste ou de quelques nature qui pourrait déstabiliser le climat sécuritaire dans le pays, a-t-on rapporté mercredi. L'armée malienne a renforcé sa présence aux environs de deux villages dogons du centre du pays attaqués lundi. Les affrontements se multiplient dans cette région entre les Peuls, traditionnellement éleveurs et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l'agriculture, qui ont créé leurs "groupes d'autodéfense". En outre, les villages de Gangafani et de Yoro, près de la frontière avec le Burkina Faso, ont été frappés lundi soir par des "attaques terroristes" ayant fait 38 morts et de nombreux blessés, a annoncé mardi soir le gouvernement dans un "bilan provisoire officiel". "Un contingent des forces de défense et de sécurité a été dépêché sur les lieux pour sécuriser les populations et leurs biens, et traquer les auteurs de ces attaques", a ajouté le gouvernement. Selon un élu de la région, "la situation a été calme la nuit. Mais après un événement comme ça, les populations ont évidemment peur". Les violences qui affectent cette région depuis quatre ans ont culminé avec le massacre le 23 mars. Ces actes sont attribués à des chasseurs dogons, de quelque 160 Peuls dans le village d'Ogossagou, près de la frontière avec le Burkina Faso. Pour sa part, l'envoyé de l'ONU au Mali a estimé mercredi qu'il fallait arrêter le "cycle infernal de la violence" si l'on veut que l'espoir d'un retour à la paix se concrétise, lors d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation au Mali. "Le cycle infernal de la violence qui se poursuit doit être arrêté au risque que chacun soit tenté de se faire justice lui-même", a-t-il encore dit, soulignant l'importance de la lutte contre l'impunité. Il a salué l'affectation d'un procureur de la République à Mopti ainsi que les récentes arrestations opérées par l'Etat malien. Il a aussi salué le travail d'enquête considérable effectué par la division des droits de l'Homme de la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA). L'envoyé de l'ONU a noté que le processus de paix au Mali était entré dans une nouvelle phase avec la nomination en avril dernier d'un nouveau Premier ministre, Boubou Cissé, et la signature le 2 mai d'un accord de politique de gouvernance entre la majorité et l'opposition démocratique. Cela a été suivi de la formation le 5 mai d'un gouvernement d'ouverture.