Pour le 18ème vendredi consécutif, des citoyens de plusieurs régions du pays ont participé à des marches pacifiques pour revendiquer notamment "la poursuite de la lutte contre la corruption" et la "préservation de l'unité du peuple", ont constaté des correspondants de l'APS. Bravant une journée caniculaire, les manifestants ont tenu à poursuivre leur mouvement citoyen avec comme maîtres-mots: "transition démocratique sereine", "dialogue chapeauté par des personnalités crédibles" et "récupération de l'argent du peuple". Avec la même détermination depuis le début du "Hirak", des milliers de citoyens des wilayas de l'Est sont sortis dans les rues pour renouveler leurs revendications à leur tête le "départ des figures de l'ancien système". Des jeunes et moins jeunes ont investi les artères principales du centre ville de Constantine, brandissant l'emblème national et scandant: "Pas de dialogue avant le départ des 3 B (Bensalah, Bedoui, Bouchareb ndlr)", alors que depuis Mila, la foule a appelé à un "dialogue national consensuel". Depuis Oum El Bouaghi, Skikda et El Tarf, des milliers de citoyens ont battu le pavé dans le calme pour réaffirmer leur détermination à continuer leur lutte pacifique, jusqu'à la satisfaction de leur revendication principale: "changement radical du système politique actuel". Sous les cris "Djazaïr Horra, démocratiya" (Algérie libre et démocratique) et "Silmiya, silmiya" (pacifique, pacifique), les manifestants depuis les villes de Batna, Khenchela et Tébessa, entonnant des chants patriotiques ont réitéré leur appel à l'unité et la préservation du pays, "Chaoui, Kabyle, M'zabi ou tergui, tous des Algériens" scandait la foule. Dans les wilayas de Blida, Djelfa, Chlef, Medéa, Ain Defla et Tipaza, des centaines de manifestants ont battu le pavé pour demander la poursuite de la lutte contre la corruption et exprimer leur attachement à l'unité nationale et la diversité culturel du pays en scandant "Imazighen", "Djeich Chaab Khawa Khawa" et "le sang des algérien s'est mêlé et rien ne pourra les diviser". A Tizi-Ouzou, Bouira, et Béjaïa, les marches étaient marquées, par un déploiement sans précédent du drapeau de l'identité amazigh. Le Général de corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), avait mis en garde contre la "tentative d'infiltration" des marches populaires par des manifestants qui brandissent des drapeaux autres que l'emblème national. L'emblème national a été aussi fièrement déployé par les marcheurs de ces wilayas pour rappeler le patriotisme et l'engagement de la région de Kabylie qui a donné des cortèges de martyrs durant la guerre de libération nationale contre le colonialisme français. A Boumerdès les marcheurs ont scandés "un seul peuple, un seul destin, le Hirak continue". Dans les régions du Sud, un petit groupe de manifestants s'est regroupé à la place de la rose de sable à Ouargla, après la prière du vendredi, pour appeler au "changement politique profond". Drapés du drapeau national, ils ont scandé des slogans réclamant notamment le départ des figures de l'ancien système, l'édification d'un Etat civil, la poursuite de la lutte contre la corruption et la préservation de l'unité nationale. Dans les autres wilayas du Sud et vu les fortes chaleurs enregistrées actuellement dans la région, les manifestants ont préféré la période d'après la prière de l'Asr, en fin d'après-midi, pour sortir manifester, à l'instar des populations des wilayas d'Adrar, El-Oued, Laghouat, Tindouf, Ouargla et Ghardaïa.