M. Belkacem Benameur a été désigné, samedi à Alger, Premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), lors d'une session ordinaire du Conseil national du parti, succédant ainsi à Hakim Belahcel. Dans son intervention, suite à son élection, M. Benameur a fait part de sa "volonté de faire tout son possible pour rassembler les rangs au sein du parti", soulignant que son "objectif principal consiste à organiser le 6ème congrès du parti à la fin octobre de l'année en cours". Evoquant les conditions de "guerre" que traverse le FFS, suite à des problèmes de dissensions en son sein, M. Benameur a mis l'accent sur la "nécessité de rassembler les militants, préserver et revenir à sa mission historique". Abordant, par ailleurs, la crise politique que traverse le pays, le nouveau Premier secrétaire du parti a insisté sur l'importance de "préserver l'unité nationale", rappelant que le FFS œuvre pour "le rassemblement de toutes les forces vives du pays, loin des conflits idéologiques et du clanisme, et d'essayer de comprendre les revendications du peuple qui portent sur le départ de tous les symboles du système et l'édification d'un Etat de droit". Dans le même cadre, le FFS, dans une résolution lue par Sofiane Chioukh, membre de l'instance présidentielle du parti, a souligné que le pays "vit l'une des phases les plus décisives de son histoire", saluant la "formidable mobilisation pacifique" du peuple qui a permis, depuis le 22 février, "la résurgence de l'esprit d'indépendance et vu renaître l'espérance de voir s'accomplir le rêve de l'édification d'une Algérie libre et démocratique, tel qu'elle est pensée et voulue par nos pères libérateurs". Pour le FFS, "cette dynamique a remis au centre des préoccupations nationales la question cruciale du rapport entre le peuple, l'Etat et le pouvoir, et repose d'une façon claire les piliers sur lesquels l'Algérie de demain devrait être édifiée". Il a souligné que l'enjeu et le défi majeur est d'assurer le passage "pacifiquement et d'une manière graduelle et consensuelle" du système actuel vers un système "démocratique ouvert qui permettra l'autodétermination individuelle de chaque Algérienne et Algérien et l'autodétermination collective de notre peuple". "Ce passage inévitable doit s'organiser dans le cadre d'une transition politique, économique et sociale à la hauteur des fondements du 1er Novembre 54 et des principes du Congrès de la Soummam", a-t-il soutenu. Le FFS a appelé, à cet égard, à "amorcer un processus constituant et un nouveau contrat politique et social qui aboutira à l'édification d'une deuxième république et d'un Etat de droit", précise le document, tout en réaffirmant la "nécessité de l'élection d'une assemblée nationale constituante qui est un impératif de stabilité politique et un prélude qui marquera le retour à la légitimité populaire". Le FFS considère, à cet effet, que "seul un Etat de droit issu de ce socle constitutionnel incontesté et incontestable et qui aura comme base, la démocratie politique, le pluralisme, l'égalité homme femme, les libertés individuelles et collectives, l'indépendance de la justice, la séparation des pouvoirs dans le cadre d'un état civil, pourra réconcilier l'Etat et la société, renforcer la cohésion nationale et faire renaître la confiance indispensable à l'édification d'une nation libre et épanouie". Le parti a relevé, également, que "la légitimité populaire est au-dessus de la légalité constitutionnelle et seul le recours au peuple pour fonder la légitimité démocratique et l'Etat de droit est en mesure de sortir notre pays de la crise". Dans le même sillage, le FFS a "mis en garde contre les apprenties sourciers et les aventuriers de tous bords qui veulent instaurer la division, attiser la haine, saper le moral du peuple et de dresser les Algériens les uns contre les autres et considère que ces tentatives désespérées s'inscrivent dans la stratégie de contre-révolution ayant pour objectifs de détourner ou mettre fin à la mobilisation de notre peuple". Par ailleurs, il est à noter que certains militants du parti ont tenté d'empêcher la tenue du Conseil national du FFS. Des échauffourées ont éclaté, lors de ce Conseil, avant que les forces de l'ordre n'interviennent.