Secoué par une crise interne depuis quelques temps, le Front des forces socialistes (FFS) vient encore de changer de premier secrétaire. En effet, un nouveau premier secrétaire a été plébiscité, en l'occurrence, Belkacem Benamar, qui succède à Hakim Belahcel, à l'issue de la réunion du conseil national du parti. M. Benamar a donc été plébiscité hier, par les membres du Conseil national du FFS. Le parti a, jusque-là, une direction bicéphale. En effet, ces derniers temps, le Front des forces scoliastes est scindé en deux «clans» et est «géré» par deux directions. Celle de l'Instance présidentielle chapeautée par un Ali Laskri «controversé» et Mohamed Amokrane Cherifi «indésirable» lui aussi comme l'ont réitéré hier, des militants, et l'autre «clan» à sa tête le désormais ex-premier secrétaire, Hakim Belahcel. Le FFS, qui a toujours appelé à un «consensus national», n'arrive même pas à unir ses rangs en cette période cruciale du Hirak, chaque partie s'estime légitime. En tout cas, oubliant les querelles «intestines» sauf peut-être ce rappel à qui de droit qu' «aucune personne et aucune manœuvre ne saurait dévier notre parti de cette ligne tracée par notre éternel président, Feu Hocine Aït Ahmed, le Conseil national du FFS est, dans une résolution politique sanctionnant ses travaux, revenu sur la crise qui secoue le pays». Pour lui, «la formidable mobilisation pacifique des Algériennes et des Algériens depuis le 22 février a permis la résurgence de l'esprit d'indépendance et vu renaître l'espérance de voir s'accomplir le rêve de l'édification d'une Algérie Libre et Démocratique, tel qu'elle est pensée et voulue par nos pères libérateur». Le FFS pour qui la crise est «politique» estime que cette dynamique «a remis au centre des préoccupations nationales la question cruciale du rapport entre peuple, Etat et pouvoir et repose d'une façon claire les piliers sur lesquels l'Algérie de demain devrait être édifiée». Fustigeant les décideurs sans les nommer, le FFS estime qu'ils «se réfugient derrière la légalité constitutionnelle et au mieux tentent d'accréditer l'idée que l'élection d'un nouveau président réglera tous les problèmes du pays». «Cette démarche n'est qu'une tentative de recomposition clanique visant à pérenniser un système finissant, rejeté par tout un peuple», juge le Conseil national du parti, pour qui l'enjeu et le défi majeur, aujourd'hui, «est d'assurer le passage pacifiquement et d'une manière graduelle et consensuelle, de ce système autoritaire fermé à un système démocratique ouvert qui permettra l'autodétermination individuelle de chaque Algérienne et Algérien et l'autodétermination collective de notre peuple». Sur le plan pratique, le FFS propose d'œuvrer «à amorcer un processus constituant et un nouveau contrat politique et social qui aboutira à l'édification d'une deuxième République et d'un Etat de droit», comme il a réaffirmé que «la nécessité de l'élection d'une Assemblée nationale constituante qui est un impératif de stabilité politique et un prélude qui marquera le retour à la légitimité populaire». Considérant que la légitimité populaire «est au-dessus de la légalité constitutionnelle». Le FFS estime que «seul le recours au peuple pour fonder la légitimité démocratique et l'Etat de droit est en mesure de sortir notre pays de la crise». «Dans cette situation, deux options s'offrent à notre pays : ou bien l'enlisement dans la lutte du pouvoir pour le pouvoir et la consécration de l'alternance clanique qui aboutira à la reproduction de la dictature et ses maux, ou bien le retour à la légitimité populaire et la construction de l'alternative démocratique», tranche le FFS, considérant que «les manœuvres visant réduire la dynamique populaire à de basses confrontations idéologiques, régionalistes ou claniques ne sauraient parvenir à détourner la marche du peuple algérien de l'essentiel». Il met en garde dans ce sens contre «les apprenties sorciers et les aventuriers de tous bords, qui veulent instaurer la division, attiser la haine, saper le moral du peuple et de dresser les Algériens les uns contre les autres, et considère que ces tentatives désespérées s'inscrivent dans la stratégie de Contre-révolution ayant pour objectifs détourner ou mettre fin à la mobilisation de notre peuple». «Jouer encore cette carte du pourrissement pourrait déboucher sur des scénarios dont les conséquences sont imprévisibles», avertit le FFS qui appelle «tous les acteurs à la raison et cesser toute agissement pouvant compromettre la paix civile et la cohésion de notre Etat national».