La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), entrée en vigueur depuis le 30 mai dernier, représente plus d'opportunités que de risques pour les opérateurs économiques algériens, a estimé samedi à Alger le directeur général du Commerce extérieur au ministère du Commerce, Khaled Bouchlaghem. "Nous nous sommes réunis avec des opérateurs économiques algériens pour débattre sur la ZLECAF et nous avons constaté qu'elle présente plus d'opportunités que de risques pour les opérateurs algériens", a indiqué M. Bouchlaghem, ajoutant que les représentants de plusieurs filières économiques, avaient souligné "l'importance de cet espace continental pour l'expansion de leurs activités et la contribution à la promotion des exportations hors hydrocarbures". Il s'exprimait lors d'une conférence-débat intitulée "La stratégie nationale d'exportation et le marché africain : Perspectives de la ZLECAF", organisée en marge de la 52ème édition de la Foire internationale d'Alger (FIA-2019). Le responsable a révélé, par ailleurs, que le ministère du Commerce effectuera prochainement une tournée dans plusieurs pays africains à laquelle prendra part des opérateurs économiques nationaux afin d'identifier les opportunités d'exportation des produits algériens sur le marché africain, ajoutant que la conquête du marché africain fait également partie des objectifs de la stratégie nationale d'exportation (SNE). Ainsi, dans le cadre de la SNE, il a rappelé que quatre (04) consultations nationales ont été tenues et qui avaient permis d'identifier huit (08) secteurs ayant un potentiel à l'export, dont quatre (04) comme secteurs pilotes à savoir : les produits pharmaceutiques, technologies de l'information et la communication, produits alimentaires et agricoles, ainsi que les équipements de transport (composants automobile). Les autres secteurs également identifiés sont : les produits de la pétrochimie, les matériaux de construction, les cuirs et textiles, ainsi que le tourisme. S'agissant des objectifs de la SNE, M. Bouchlaghem a indiqué qu'elle vise à diversifier l'économie et les exportations algériennes pour en renforcer la résilience et la durabilité, ainsi que l'amélioration du climat des affaires pour attirer l'investissement, renforcer la compétitivité des entreprises et les aider à intégrer les chaines de valeurs mondiales. La SNE, selon lui, aspire aussi à renforcer les capacités et la qualité de production et de gestion des entreprises orientées vers l'export, et aussi favoriser un commerce extérieur dans le cadre du développement durable et inclusif. A cet effet, il a affirmé que les cibles à viser pour les exportations algériennes hors hydrocarbures sont : atteindre 7 milliards de dollars d'exportations hors hydrocarbures comme potentiel à moyen terme, étoffer l'offre exportable d'au moins 20 produits qui n'ont jamais été exportés et la pénétration de 15 nouveaux marchés, dont cinq (05) en Afrique subsaharienne. S'agissant de l'Afrique, il a indiqué que les échanges commerciaux avec les pays du continent restent marginaux et dominés par le commerce intra-pays arabes. Révélant que les échanges avec les pays africains avaient atteint 2,2 milliards de dollars en 2018, M. Bouchlaghem a précisé que 80 % des importations algériennes et 90 % des exportations sont réalisées avec les pays de l'Afrique du Nord. Le marché africain représente plus de 1,2 milliards de personnes (estimation de 2,5 milliards en 2050), 2,5 milliards de dollars de produit intérieur brut combiné, et un potentiel commercial estimé à plus de 3.000 milliards de dollars, selon lui. Il a, toutefois, souligné qu'actuellement, le commerce intra-africain ne représente que 16% du commerce total du continent, contre 60% en Europe ou en Amérique du Nord. Ainsi, en matière d'accès aux marchés des marchandises, l'accord de la ZLECAF prévoit une élimination progressive des droits de douane sur le commerce intra-africain afin de dynamiser les échanges a-t-il expliqué, ajoutant que les résultats des négociations en relation avec les règles d'origine et l'accès au marché des marchandises seront présentés lors du prochain Sommet extraordinaires des Chefs d'Etat et de Gouvernement africains prévue à Niamey (Niger) le 7 juillet 2019. Pour rappel, cette conférence-débat rentre dans le cadre d'un programme d'animation appelé "Les après-midi de la FIA", organisé à l'occasion du déroulement de la FIA-2019. Ce programme, sous forme de conférence-débat portant sur différentes thématiques économiques animé par des experts nationaux et étrangers, s'est déroulé durant les journées du 19, du 20 et du 22 juin. Le coup d'envoi de la FIA-2019 a été donné mardi dernier par le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah avec la participation de plus de 500 exposants nationaux et étrangers, issus de plus de 15 pays. Placée sous le thème "Algérie: diversification économique et opportunités de partenariat en perspective", la FIA-2019 s'étalera jusqu'au 23 juin courant.