La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), entrée en vigueur jeudi dernier, représente pour l'Algérie, un "important" potentiel à l'effet de développer et intensifier son commerce avec l'Afrique, a indiqué samedi un haut responsable du ministère du Commerce. Dans un entretien accordé à l'APS, le directeur général du commerce extérieur, Khaled Bouchelaghem a expliqué que l'intégration du continent en une zone d'échanges commerciaux unique, offre "de grandes possibilités aux entreprises et aux consommateurs dans toute l'Afrique, y compris en Algérie et permet d'assurer un développement durable dans le continent". Par une élimination progressive des droits de douane sur le commerce intra-africain, la zone permettra aux entreprises africaines, y compris algériennes, de négocier plus facilement sur le continent, de répondre aux demandes croissantes du marché et de profiter des avantages offerts par ce dernier. Cependant, pour tirer pleinement profit des avantages de la ZLECAf, il est impératif pour chaque Etat membre d'élaborer une stratégie nationale, a-t-il souligné. Pour ce faire, l'Algérie, a mis en place, avec l'appui du Centre de Commerce International de Genève et en étroite concertation avec les associations des opérateurs économiques, une stratégie nationale quinquennale d'exportation pour la période 2019-2023. Cette stratégie, a indiqué M. Bouchelaghem, vise à diversifier l'économie et les exportations algériennes pour en renforcer la résilience et la durabilité et améliorer le climat des affaires. Pour contribuer au manque d'infrastructures dans les pays africains entravant l'investissement, la production et la concurrence, l'Algérie s'était engagée, a-t-il dit, dans la réalisation de projets régionaux structurants et indipensables pour la facilitation des échanges notamment entre le Maghreb et l'Afrique sub-saharienne. Il a cité, à ce titre, la route trans-saharienne Alger-Lagos, le Gazoduc reliant le Nigeria à l'Algérie, l'autoroute est-ouest s'étendant de la frontière tunisienne à la frontière marocaine et l'interconnexion du réseau électriques algériens avec ceux du Maroc et de la Tunisie. A ceux-là s'ajoute la modernisation et l'extension des réseaux ferroviaires au niveau national et ses prolongements maghrébins.
3,5 mds de dollars d'échanges commerciaux algéro-africains en 2018 L'Algérie continue ainsi à jouer un rôle important en Afrique à travers sa participation aux différentes réunions de l'Union Africaine et son soutien aux actions de coopération visant l'accélération de l'intégration régionale menées conjointement avec cette institution. En vue de préparer convenablement l'intégration de l'Algérie à cet espace, plusieurs actions ont été prises, a-t-il fait savoir, ajoutant qu'au niveau institutionnel, il y a eu une coordination des travaux relatifs aux négociations au sein de l'Unité de Gestion, et ce, à travers l'évaluation du dispositif institutionnel et réglementaire national. M. Bouchelaghem a fait également savoir qu'une réflexion sur l'impact de la ZLECAf sur l'économie nationale, a été réalisée au sein de l'Unité de Gestion et de Suivi. Cette Unité, a-t-il ajouté, a conforté la vision allant dans le sens où le marché africain constitue une "excellente" opportunité pour la diversification des exportations algériennes hors hydrocarbures, et ce, compte tenu des potentialités des produits algériens et leur compétitivité sur le marché africain. Outre les actions institutionnelles, plusieurs démarches auprès des opérateurs économiques ont été lancées. Il s'agit, selon lui, de la mise en place d'un dispositif de concertation au profit des opérateurs économique par le ministère du Commerce, en mars 2018. Et ce, pour la sensibilisation sur les enjeux et les défis qui pourraient découler de la mise en place de la ZLECAf, et son impact sur l'économie algérienne. Il a, enfin, précisé que pour l'année 2018, le volume des échanges commerciaux de l'Algérie avec les pays africains était de 3,5 milliards de dollars, soit 1,3 milliard de dollars en termes d'importations (3% du total des importations algériennes) et 2,2 milliards de dollars en termes d'exportations (5 % du total des exportations algériennes), a rappelé M. Bouchelaghem. Actuellement, les échanges avec les pays africains demeurent encore "très faibles", et restent dominés par ceux avec les pays d'Afrique du Nord (Tunisie, Maroc, Egypte), à hauteur de plus de 80% des échanges commerciaux de l'Algérie avec l'ensemble du continent.